"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lire un livre de la talentueuse et charmante Brigitte Lechanteur est toujours un bonheur ! Je ne suis pas friande (en général) de thrillers, polars, mais j’étais prête à faire une exception ! Et quelle récompense, quelle écriture ! Ne lisez pas les premières lignes, ne lisez pas les premiers mots ! Vous seriez perdu ! Car le lecteur est immédiatement envoûté. Et il ne peut plus le reposer... D’ailleurs, ce fût mon cas : lu en quatre jours malgré un emploi du temps bien chargé…
Mais, venons-en au sujet de cette chronique : La voix de mon père. J’avais adoré la première version (courte) et je n’ai pas été déçue par celle-ci !
Une lourde histoire familiale, des secrets, des manipulations, de l'aventure, des rebondissements, des personnages qui nous touchent jusqu'au fond de l'âme et nous entraînent avec eux dans le tourbillon d'une intrigue haletante et magnifiquement ficelée.
Un questionnement terrible : un homme, honorable et droit, le héros vénéré de sa fille, a-t-il pu commettre une monstruosité ? Comme nous avons, avec elle, besoin de connaître la réponse !
Une lecture fascinante, intense, et qui vous fera réfléchir, tout en vous divertissant et vous faisant voyager.
Et qui pose cette question capitale : comment se construire sur des bases flottantes, des non-dits, des incertitudes ? Sur des fondations qui risquent de s'écrouler à tout moment ?
Que demander de plus ?
La vérité, à l'image de cette main qui sort des profondeurs, finira par ressurgir, et la voix venue du passé par faire les révélations tant attendues.
Merci Brigitte pour ce suspense, pour ce bijou littéraire, et, à travers celle du père, cette puissante quête de soi.
Au détour d'un pépin de santé de sa mère, Julie découvre un pan de son passé dont elle ignorait tout. Elle lui demande des explications, et voilà que Mathilde nous emporte dans son histoire, sa vie, son passé, et j'ai adoré ça !
Années 60. Louise la mère de Mathilde, bourgeoise guindée, acariâtre et raciste l'élève seule depuis qu'elle est veuve. Mathilde fait vœu de désobéissance à 10 ans en 1961, le jour où sa mère rejette Damia son amie parce qu'elle est indienne.
Un amour impossible à cause d'une mère raciste, de la majorité à 21 ans, de la culture de Prem l'amoureux indien de Mathilde qui est promis depuis longtemps à un mariage arrangé. Mais à vingt ans on dévore la vie et on brave les interdits. L'amour ne soulève-t'il pas les montagnes ? Une quête, une belle utopie et des rêves post 68.
Ce roman hyper documenté est un beau périple dans l'espace et le temps, les souvenirs, les secrets et les regrets. Il nous fait transiter par plusieurs pays en direction du sud de l'Inde à Auroville, cette cité cosmopolite dont j'ignorais jusqu'alors l'existence, véritable invitation au voyage et au rêve dans ce sanctuaire de spiritualité et de fraternité. Il nous emmène dans les souvenirs des jeunes années, l'âge où on est totalement idéaliste, où on se sens conquérant, invincible, pensant qu'on va bouffer le monde et la vie.
Mais l'amour peut-il résister au choc des cultures, à la haine, au poids des traditions, à une mère abusive ?
J'ai adoré ce roman qui parle d'amour, de foi en l'avenir, d'idéaux, du passage à l'âge adulte, du temps qui passe, de la croisée des chemins, des secrets de famille, de la vie en somme. Brigitte Lechanteur m'a fait passer par toutes sortes d'états, la béatitude avec des étoiles dans les yeux, la joie, la colère, l'effroi.
Et puis j'ai fait un magnifique voyage en Inde, en immersion dans ce pays aux senteurs multiples, coloré et envoûtant autant qu'effrayant et mystérieux.
Par ailleurs, j'ai appris entre autre l'existence en France, dans les années 60, d'un groupuscule violent, raciste et antisémite "Occident", qui commettait des agressions. D'ailleurs en allant à la pêche aux infos j'ai découvert que certains de nos ministres d'il y a quelques années en avaient fait partie…
Émerveillement, angoisses, rage, émotions et une certaine féerie jalonnent ce roman, dont je voulais vite connaître la fin et dont pourtant j'avais peur de me sentir orpheline une fois refermé.
J'ai eu de l'eau dans les yeux, le nez qui pique et pour l'instant je suis toujours en Inde, à Pondichéry, Auroville, et devant le Matrimandir .
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