"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un court roman d’apprentissage mêlant le destin de trois personnages avec la banlieue comme toile de fond. Alain, Adel et Bonnie se retrouvent en cavale suite au braquage d’un bar-tabac et vont aller d’espoirs en illusions. Ils racontent chacun à la première personne et ce, bien des années après cet épisode qui a bouleversé leurs vies et leur amitié. C’est un roman coup de poing avec de courts chapitres d’une à quelques pages alternant entre les pensées des différents personnages. C’est très bien écrit, au scalpel. Le style est direct et très oral cadrant bien avec le récit. La lecture est très aisée et on le lit d’une traite. Le roman mêle les histoires d’amitié, les pertes de repère, la vie en banlieue et des personnages qui cherchent à se construire. Une belle surprise des éditions Liana Lévi que j’apprécie beaucoup !
Un roman court mais intense.
Un roman à trois voix : Adel, Bonnie, Alain.
Ils se sont rencontrés au lycée, ont braqué, ont fugué…
Des années après, ils se souviennent de cette année là, la revivent.
C’est un roman sur l’adolescence, sur les rencontres qu’on fait, sur les chemins qu’on prend. Mais aussi sur le regard qu’on porte, des années après, sur notre jeunesse, sur les choix de chemins qu’on fait pour notre vie d’adultes. C’est un constat.
Un sentiment de lourdeur, d’inéluctable, au fil de la lecture : la jeunesse de banlieue, l’insatisfaction latente de Bonnie devenue femme, les illusions perdues….
Mais ce sentiment est allégé par la forme du récit. Des pages courtes réservées à chacun des personnages, en alternance. Le passage du passé au présent.
L’écriture est belle et précise, le ton est juste.
Même si elle laisse un petit goût amer et désenchanté, c’est une belle histoire d’amitié, au-delà des lieux, au-delà du temps.
Bonnie est une jeune mère au foyer qui vit dans un quartier pavillonnaire. La parution d’une nouvelle annonçant un décès le replonge dans son passé, 7 ans plus tôt, à une époque où elle aidait ses amis Adel et Alain à fuir suite au « braquage » d’un bar-tabac.
Le récit alterne entre les 3 protagonistes qui prennent tour à tour la parole. On a d’un côté quelqu’un qui a fait des non-choix (Bonnie), de l’autre deux jeunes qui vont évoluer vers la petite criminalité. J’ai trouvé que l’ambiance de ces grands ensembles était bien retranscrite.. Cela donne une vision assez sombre de la société :
P 52 (Alain) "Dans notre coin, on manque d’assurance. D’épaisseur ou d’ambition même. Les dealers ont le mérite de tenter quelque chose pour s’en sortir."
Certains passages sont assez inégaux et il aurait été intéressant de creuser un peu plus les personnages. Livre néanmoins intéressant à lire.
Ce petit livre d'une jeune auteure parisienne vivant à Montréal a vu le jour lors d'un atelier d'écriture. Et cette genèse se ressent peut-être trop au final : la brièveté des chapitres, parfois aux allures de plans-séquences, m'ont laissé une impression d'inachevé, et le sentiment qu'on aurait pu aller beaucoup plus loin dans cette peinture très juste, sans pathos ni exagérations, d'une classe sociale désabusée, échoués de la vie qui se débattent en marge des métropoles pour tenter de vivre dignement dans ces banlieues géométriques. Léa Arthemise parvient à mettre un ton sensiblement différent dans la bouche de chacun de ses trois protagonistes ; elle peine en revanche à leur donner de l'épaisseur, ce qui est d'autant plus dommage que l'écriture est travaillée, percutante. On pense à Olivier Adam. Et on a envie d'aller s'écouter un CD de Michel Delpech...
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