"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Bonnie s'est mariée jeune et vite. Mère au foyer dans un plaisant quartier pavillonnaire à vingt kilomètres de la capitale, son quotidien est rythmé par les courses au supermarché, les accompagnements à la piscine et le dîner du samedi entre amis. Un confort qui vaut bien quelques moments de désoeuvrement et de mélancolie. Un magazine annonçant une macabre découverte dans un coin reculé de France lui rappelle qu'à un moment de sa vie, elle a su être plus audacieuse.
C'était sept ans plus tôt et la fin du lycée. Elle jouait les rebelles en bas de la cité et regardait zoner Alain et Adel. Un jour, comme ça, les garçons ont décidé de braquer un bar-tabac. Plus guignols que gangsters, ils ont menacé le buraliste avec des cutters, le visage dissimulé sous des taies d'oreiller « Babar » qu'Alain avait piquées à ses petites soeurs. Le braquage a foiré. Pour partir en cavale, ils avaient besoin de Bonnie et de sa voiture. Et à l'époque, Bonnie les aurait suivis jusque sur la Lune.
Ou au moins jusqu'à la petite maison au bord de la falaise dont rêvait Adel.
Pour raconter cette parenthèse post-adolescente, Léa Arthemise a choisi comme décor une de ces villes nouvelles de banlieue en perpétuelle expansion. En alternant les voix de ses trois personnages dans des scènes courtes et rythmées, elle compose un roman incisif, original et très contemporain.
Un court roman d’apprentissage mêlant le destin de trois personnages avec la banlieue comme toile de fond. Alain, Adel et Bonnie se retrouvent en cavale suite au braquage d’un bar-tabac et vont aller d’espoirs en illusions. Ils racontent chacun à la première personne et ce, bien des années après cet épisode qui a bouleversé leurs vies et leur amitié. C’est un roman coup de poing avec de courts chapitres d’une à quelques pages alternant entre les pensées des différents personnages. C’est très bien écrit, au scalpel. Le style est direct et très oral cadrant bien avec le récit. La lecture est très aisée et on le lit d’une traite. Le roman mêle les histoires d’amitié, les pertes de repère, la vie en banlieue et des personnages qui cherchent à se construire. Une belle surprise des éditions Liana Lévi que j’apprécie beaucoup !
Un roman court mais intense.
Un roman à trois voix : Adel, Bonnie, Alain.
Ils se sont rencontrés au lycée, ont braqué, ont fugué…
Des années après, ils se souviennent de cette année là, la revivent.
C’est un roman sur l’adolescence, sur les rencontres qu’on fait, sur les chemins qu’on prend. Mais aussi sur le regard qu’on porte, des années après, sur notre jeunesse, sur les choix de chemins qu’on fait pour notre vie d’adultes. C’est un constat.
Un sentiment de lourdeur, d’inéluctable, au fil de la lecture : la jeunesse de banlieue, l’insatisfaction latente de Bonnie devenue femme, les illusions perdues….
Mais ce sentiment est allégé par la forme du récit. Des pages courtes réservées à chacun des personnages, en alternance. Le passage du passé au présent.
L’écriture est belle et précise, le ton est juste.
Même si elle laisse un petit goût amer et désenchanté, c’est une belle histoire d’amitié, au-delà des lieux, au-delà du temps.
Bonnie est une jeune mère au foyer qui vit dans un quartier pavillonnaire. La parution d’une nouvelle annonçant un décès le replonge dans son passé, 7 ans plus tôt, à une époque où elle aidait ses amis Adel et Alain à fuir suite au « braquage » d’un bar-tabac.
Le récit alterne entre les 3 protagonistes qui prennent tour à tour la parole. On a d’un côté quelqu’un qui a fait des non-choix (Bonnie), de l’autre deux jeunes qui vont évoluer vers la petite criminalité. J’ai trouvé que l’ambiance de ces grands ensembles était bien retranscrite.. Cela donne une vision assez sombre de la société :
P 52 (Alain) "Dans notre coin, on manque d’assurance. D’épaisseur ou d’ambition même. Les dealers ont le mérite de tenter quelque chose pour s’en sortir."
Certains passages sont assez inégaux et il aurait été intéressant de creuser un peu plus les personnages. Livre néanmoins intéressant à lire.
Ce petit livre d'une jeune auteure parisienne vivant à Montréal a vu le jour lors d'un atelier d'écriture. Et cette genèse se ressent peut-être trop au final : la brièveté des chapitres, parfois aux allures de plans-séquences, m'ont laissé une impression d'inachevé, et le sentiment qu'on aurait pu aller beaucoup plus loin dans cette peinture très juste, sans pathos ni exagérations, d'une classe sociale désabusée, échoués de la vie qui se débattent en marge des métropoles pour tenter de vivre dignement dans ces banlieues géométriques. Léa Arthemise parvient à mettre un ton sensiblement différent dans la bouche de chacun de ses trois protagonistes ; elle peine en revanche à leur donner de l'épaisseur, ce qui est d'autant plus dommage que l'écriture est travaillée, percutante. On pense à Olivier Adam. Et on a envie d'aller s'écouter un CD de Michel Delpech...
Les aventures d’Alain, Bonnie et Adel sont une belle illustration de la vie dans les zones périphériques de notre pays. Leur quotidien est un mélange contradictoire de lassitude, d’espoir et de fuite, qui prendra des formes différentes pour chaque personnage mais dont l’issue sera la même pour les trois héros. Ils se retrouveront enfermés dans une solitude qui semble inévitable et symbolise leur parcours : seul en prison, seul en cavale et seule dans son couple.
Le récit se lit très facilement, le style est limpide, parfois même un peu trop (à mes yeux, la psychologie des personnages aurait mérité d’être un peu plus détaillée). L’organisation du récit m’a séduit, le rythme des changements de chapitres étant lié au rythme du récit.
Je retiendrai finalement de ce livre une histoire emblématique d’une partie de notre époque, peu souvent utilisée comme thème central de roman.
Les couvertures des éditions Liana Lévi sont toujours une ouverture possible vers toutes les surprises, et c’est encore le cas avec « Question de géométrie », ce court roman de Léa Arthemise
Dans sa banlieue résidentielle, Bonnie est installé dans une vie tranquille et rangée. Mais ça n’a pas toujours été le cas, et aujourd’hui, au hasard d’une coupure de journal, son passé déboule et revient la titiller…
L’année du BAC, quelques années plus tôt, alors que tout la prédestinait à faire partie de ces jeunes filles qui passent leur diplôme et continuent leurs études sans faire de vague, la rencontre avec Alain et Adel, et surtout leur fuite à la suite d’un coup fourré qui tourne mal, l’avaient entrainée vers des sentiers « hors des clous » où elle aurait pu tout perdre, simplement par amitié et fidélité.
Mais si la vie n’a pas voulu qu’elle se perde, aujourd’hui pourtant les souvenirs affluent. Alternant le présent et le passé, les souvenirs de Bonnie et ceux d’Alain, l’auteur nous dépeint l’univers parfois glauque des banlieues, les perspectives le plus souvent sombres d’avenir pour les jeunes, les illusions perdues et les rêves fous inassouvis. C’est parfois tendre, souvent cruel, les mots sont bien posés, retranscrivant les sentiments, les espoirs, les incertitudes, les abandons et les résignations qui font que la vie qu’on mène n’est pas toujours conforme à celle dont on a rêvé si fort.
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