"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cela se produit surtout au crépuscule. Dans la forêt derrière chez moi, une bête, renard ou hibou, m'épiant peut-être, fend soudain de son cri la nuit naissante. Il y a presque toujours dans ce chant du soir une tristesse: celle des êtres qui pressentent, c'est·à·dire qui ressentent en leur chair même, l'évanouissement d'un monde. Mais c'est une tristesse curieusement entremêlée d'une sorte de joie, car toute fin annonce une naissance. Ainsi se succèdent les existences: l'une meurt afin de permettre l'avènement d'une autre, peut-être meilleure. Et nous, nous observons cela, à la façon des renards ou des hiboux, jusqu'à ce qu'un soir notre propre monde s'éteigne. J'aime ces mouvements de l'âme qui forcent l'il et le cur à s'agrandir, à embrasser cette vie belle et laide qui ne s'offrira à nous qu'une seule fois. Une seule, une toute petite fois, puis c'en sera fait de notre labeur humain, si maigre et pourtant si nécessaire.
La nuit venue, il m'arrive d'imaginer des gens scrutant tout comme moi les étoiles au-dessus des arbres, et guettant sur le ventre luisant de ces astres le feu, la promesse de quelque jour nouveau. Cela me réjouit: peut-être après tout sommes·nous plus nombreux qu'il n'y paraît à veiller, ainsi que le monde semble si mystérieusement nous le demander, parfois.
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