Qu'est-ce que vivre dans la rue ? Comment exister en situation de plus grande pauvreté, et, surtout, comment est-il possible d'en sortir ? Pascale Pichon s'intéresse depuis le début des années 1990 à comprendre le vécu de ces personnes qu'un jargon administratif, devenu terriblement populaire, a baptisées « sans domicile fixe ». Elle a partagé leur quotidien : rester de longues heures à observer celui qui fait la manche ; avoir besoin de se réchauffer au bar-PMU ; attendre, impassible, dans la queue des associations caritatives ; apprendre à ne pas s'étonner de la disparition de l'un dont on retrouve la trace aux services des urgences de l'hôpital, que l'on croise à nouveau de retour d'une cure de désintoxication. Comprendre, aussi, l'organisation de la débrouille, sa logique et ses limites, ses épreuves et ses renoncements, sa force d'enfermement.
L'ouvrage s'attache à rendre compte d'histoires de vie, avec leurs drames, leurs espoirs, leurs renoncements ou leurs résolutions. Les armes de la sociologie sont ici réunies pour en donner des clefs d'analyse, pour appréhender les dimensions morales et politiques de notre partage de la ville avec les sans domicile fixe - mais aussi pour donner des réponses, quant aux sorties possibles de ces « carrières de survie ». Un enjeu politique majeur, qu'il est pour la collectivité plus que temps d'assumer.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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