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Le château royal de Blois conserve dans ses réserves une collection anthropologique de 53 bustes, moulés sur nature en 1846 à l'île Maurice par Eugène de Froberville dans le cadre de son étude sur les « races et langues de l'Afrique orientale au sud de l'équateur ». Depuis 2022, le château est engagé dans un partenariat avec le Musée de l'Esclavage Intercontinental (ISM), musée mauricien ayant pour objectif d'étudier l'esclavage et la traite dans l'océan Indien. A la lumière des archives privées Froberville, les recherches menées par l'historienne Klara Boyer-Rossol ont permis d'identifier la totalité des individus représentés et de retracer leurs trajectoires de vie. L'approche biographique de ces bustes invite à laisser entendre la parole des esclavisés de Maurice et, pour une partie de la population, de découvrir le visage de leurs ancêtres. Convaincus de l'importance de cet ensemble, de la richesse des découvertes de Klara Boyer-Rossol, et du bénéfice que représenterait une mise à disposition physique de la collection, une convention sera très prochainement signée entre l'ISM et la Ville de Blois, pour qu'elle y soit exposée dès 2025. Avant son départ, le château a souhaité proposer à ses différents publics de la découvrir dans une exposition qui suivra la même intention : considérer ces visages comme des individualités, en leur associant des noms, des parcours, des cultures, et non plus comme des représentants d'identités collectives racialisées au XIXe siècle.
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