"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Années 80, Guyane française. Désirant oublier une trahison douloureuse, Alice quitte le Québec pour s'aventurer dans la jungle amazonienne. Elle y découvre non seulement une nature luxuriante, mais aussi l'histoire tragique des hommes et des femmes envoyés au bagne en Guyane, «l'Enfer vert». Alice est loin de se douter que c'est elle, bientôt, qui croupira dans une geôle...
Trente ans plus tard, au Québec, Flora oeuvre auprès des femmes victimes de violence conjugale et s'occupe de la succession de sa mère récemment décédée. Derrière un tableau, elle trouve une lettre à son nom, dans laquelle elle apprend enfin les secrets entourant sa naissance.
Par quelles lianes invisibles et terribles ces deux femmes sont-elles liées?
Adrénaline fois mille !
« Vert comme l’enfer » est un roman serré comme un café fort.
Un livre d’atmosphère végétale, luxuriante et imprévisible. Dans le cœur même de la Guyane française dans laquelle Isabelle Grégoire pose avec brio ses protagonistes.
C’est un récit sombre, vif, superbe, tiré au cordeau.
Aux mille définitions et dont les degrés sont sans réserve envers le féminin.
Les blessures existentielles, les trahisons furieuses et dévorantes. Ici, la toile de maître dans un pays, dont le visage est un masque.
Isabelle Grégoire écrit en plein pouvoir, comme une ethnologue du verbe.
La maîtrise parfaite d’un langage qui happe et frémit de réalisme.
Deux parties pour un même livre, des croisées d’années, dans le triomphe d’un final où le dénouement imprègne le lecteur pour longtemps.
Ce livre est avant l’annonce fictionnelle, apprenant, sociologique, géopolitique, psychologique et au plus près de l’humain et de ses manichéennes attitudes et pensées.
On y découvre une nature hostile, d’enfer. Un bagne où d’aucuns ne pouvaient s’échapper à moins de mourir. Les geôles où même les femmes pauvres étaient enfermées et abandonnées à leur sort. Des vols de pain face aux murs épais et murailles devenues.
L’idiosyncrasie de la Guyane française des années 1980 à aujourd’hui. Les vols d’enfants à des fins d’adoption pour les femmes blanches de la métropole.
La Guyane écorchée vive par les affres des inégalités, en pleine révolte mentale.
Isabelle Grégoire lance les dés.
Alice, 1980. Elle quitte son mari qui l’a trahie avec sa propre sœur Valérie. Elle part pour la Guyane. Un échappatoire guidé par sa soif d’apprendre de l’autre, du méconnu. Comprendre les diktats et les intimités d’un bagne si emblématique.
Pas longtemps, le temps des vacances scolaires. Alice est enseignante.
Sauf que rien ne va se passer ainsi. Nous sommes dans le cœur même des noirceurs de l’âme humaine. Alice tombe dans le piège d’un homme, le guide de son périple. Il est machiavélique, pervers narcissique, et Alice va immanquablement devenir son bouc-émissaire, l’exutoire des frustrations de ce guide fourbe.
Jusqu’à l’ultime. Taire la suite.
Trente ans plus tard, Flora dont le métier est de protéger les femmes fragilisées, battues, désire visiter la Guyane. Retrouver ses racines lianes, parabole de la jungle d’enfer. Elle apprend peu après le décès de sa mère, les causes profondes de son adoption. Son père médecin vit en Guyane avec une très jeune femme et un jeune fils. Elle comprend alors la double trahison de son père. Elle ignorait cet enfant, son petit frère.
Divorcés depuis longtemps, ses parents vivaient éloignés à mille mille. Flora a vécu au Québec avec sa mère. Elles s’aimaient mais mal. Le fleuve gorgé de non-dits. Dans le pressentiment d’un choc généalogique. « Vert comme l’enfer » est le portrait sensible des cheminements intérieurs. La quête des identités, les blessures insondables d’un guide dont sa propre grand-mère a été enfermée dans le bagne de l’horreur.
Ici, tout se recoupe avec finesse et habilité. La connaissance suprême de la Guyane comme un voyage littéraire à contre-courant. Dans l’exactitude même d’une terre meurtrie dans sa chair.
Alice et Flora, dont les mystères vont faire saillir avec force les émotions, les pouvoirs d’un texte sublime et si profondément sensible.
Au travers du filigrane de « Vert comme l’enfer », s’agite un thriller vertigineux, frénétique et magnétique.
Dans les prouesses des psychologies éprouvées, le pas de côté et le chemin de traverse, qui mènent à l’enchantement d’une réponse à la naissance. L’identité, le passeport de survie.
Une fresque fondamentale.
Publié par les majeures éditions Québec-Amérique.
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