En septembre 2004, des sources policières révèlent l'existence d'une salle de cinéma clandestine sous le Palais de Chaillot. Equipé notamment d'un bar et d'un sophistiqué dispositif anti-intrusion, l'étrange repère serait le fait d'un groupe jusque là totalement inconnu des autorités et du public : « La Mexicaine De Perforation ». L'histoire est largement relatée dans les médias, même et surtout dans les médias étrangers. Trois ans plus tard, un article du Monde annonce que CMN (Centre des Monuments Nationaux) - porte plainte contre un groupe surnommé « Les Untergunther ». Ces derniers auraient restauré à leur frais l'horloge monumentale du Panthéon.. Clandestinement. Ces événements et quelques autres bizarreries de la vie de la capitale ont un point commun : l'UX, une agrégation de groupes clandestins, qui évolue depuis plus de vingt ans dans une sorte de « Paris parallèle », une « autre ville » imbriquée dans celle que tout le monde connaît. ou croit connaître. Monuments, édifices techniques, reliquats du passé industriel parisien, souterrains et toutes zones non-accessibles au public, tissent un gigantesque réseau, un monde invisible. C'est là que ces formations aux surnoms improbables s'activent quotidiennement à des taches complémentaires entre elles. Pendant que l'une tente de sauver des parties délaissées du patrimoine, l'autre y organise des manifestations artistiques, une autre encore actualise sans cesse les moyens d'accès et de communications entre ces angles morts du tissu urbain. Une culture totalement indépendante, mais qui n'est ni tentée par l'illusion de la rébellion, ni par l'appauvrissement artistique qui correspond parfois aux expressions comme underground ou alternatif. Car ce monde clandestin ne s'extasie pas devant sa clandestinité, il ne recherche pas l'interdit, il supprime juste la notion d'autorisation, si souvent fatale à toute démarche novatrice et créative.En remontant le quart de siècle d'existence de l'UX, cet ouvrage, écrit par son porte-parole, dévoile pour la première fois les étapes de la formation de ces groupes clandestins en montrant aussi bien leur réussites que leurs échecs. A travers les situations vécues par une dizaine de personnages, il fait apparaître les concours de circonstances complexes qui ont mené à évoluer ensemble et dans l'ombre, des individus aussi différents par leurs aspirations et leurs méthodes. Untergunther se présente comme un groupe clandestin d'exploration urbaine de 7 membres (et divers sympathisants), avec à leur tête Lazar Kunstmann, dont le souhait est de restaurer les « parties invisibles du patrimoine » que l'administration n'entretient pas faute de crédits. Il intervient de préférence dans la capitale et ses nombreux monuments, le quartier latin plus particulièrement.
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