"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Élias, la trentaine, scénariste, promène ses doutes et son humour noir de soirées parisiennes en bureaux de producteurs. Il vivote grâce à quelques travaux d'écriture dont il tire peu de gloire, mais n'abandonne pas pour autant l'espoir démesuré de devenir soit connu, soit riche jusqu'à ce jour où, devant les caisses d'une librairie, son sang se glace : un client vient de lever les yeux sur lui. Élias reste sans voix, son père est à quelques centimètres de lui. Dix-sept ans sans se voir ! Un simple coup de téléphone avait suffi à rompre tous leurs liens. L'espace d'un instant, leur regard se croise, pourtant l'homme tourne les talons. Élias n'en revient pas, son propre père ne l'a pas reconnu. Tout se bouscule alors dans sa tête, le divorce lorsqu'il était enfant, son frère, la mort de sa mère. En une fraction de seconde, il décide de suivre son père à la trace, et si ce dernier ne le reconnaît pas, alors peut-être qu'Élias le tuera.
Une journée hallucinée commence, peuplée de fantômes d'écrivains, d'anges gardiens sarcastiques, de chauffeur de taxi marabout, de grooms bienveillants tous ravis de jouer les détectives privés aux côtés d'Élias. Au cours de cette folle course-poursuite, les souvenirs d'Élias remontent à la surface comme autant d'indices : la mélancolie des week-ends passés chez son père, la présence malveillante de sa belle-mère, l'inadaptation d'un frère émouvant et simple, ses pères de substitution, jusqu'à cette conversation téléphonique suivie d'un silence de plomb. Par quel détour de l'histoire familiale cette situation est-elle devenue possible ? Et pourquoi ce père ne reconnaît-il pas son fils ? Tandis qu'Élias poursuit sa filature aussi cocasse que désespérée, en quête d'une confrontation, et, peut-être, enfin, d'une reconnaissance, les réponses commencent à affleurer.
S'il est un sujet qui passionne Samuel Doux, c'est bien la famille et ses névroses. Après Dieu n'est même pas mort, il s'interroge cette fois sur ce qui reste entre un fils et son père après la déflagration d'un divorce ; sur cette époque pas si éloignée où la société, confiant volontiers l'éducation aux mères, dispensait implicitement les pères de prendre en charge leurs enfants. Samuel Doux dresse un portrait sans concession de ces baby-boomers qui ont totalement perdu de vue le sens de la responsabilité paternelle, et, accessoirement, le contact avec leurs fils. Dans ce roman d'une justesse implacable, on retrouve toute l'originalité de ton et d'écriture d'un jeune auteur très talentueux, dont l'univers singulier mêle toujours humour distancié et sensibilité exacerbée.
Un livre fort drôle émouvant - difficile de le lâcher - Un fils retrouve son père après 17 ans d'absence. Mais le père ne reconnait pas le fils. Élias va alors se lancer dans une course poursuite sur les traces de cet homme qu'il n'ose pas interpeler. On y croise des auteurs fous, un chauffeur de taxi marabout et des grooms d'hôtel espiègles... Elias et son père se retrouveront-ils ? Qu'est-ce qu'être un homme, un enfant, un fils ? Qu'est-ce que la responsabilité ? De quoi héritons-nous ? Lisez ce livre on en ressort pas pareil.
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