"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pour libérer ses amis restés prisonniers du Jeu, Jenny doit retourner dans la maison de son grand-père, où elle a rencontré Julian, l'homme de l'Ombre, pour la première fois. Là, sous une étrange rune, s'ouvre une porte sur la plus fantastique des créations de Julian : un parc de loisirs abandonné, réplique cauchemardesque de celui que Jenny adorait quand elle était petite. Dans ce monde parallèle, toutes les attractions sont mortelles... et Julian est de plus en plus déterminé à retenir la jeune fille auprès de lui. Mais, furieux de ne pas pouvoir la posséder, ira-t-il jusqu'à tuer ?
Il m’a fallu prendre mon courage à deux mains pour entamer cette lecture : ce troisième tome sonnait la fin de cette fantastique aventure aux côtés de Jenny et Julian. D’autant plus que je savais parfaitement bien qu’en dépit de cette réticence à quitter ce fabuleux et terrifiant univers, j’allais dévorer ce volume en un temps record. Chose dite, chose faite, en une soirée, l’histoire était déjà achevée. C’est vous dire à quel point il se lit facilement et à quel point il est addictif ! Pas moyen de faire une pause, encore moins de me résoudre à arrêter ma lecture pour aller me coucher : il fallait que je poursuive. Grand mal m’en a pris, car la fin m’a tout autant bouleversée que lors de mes premières lectures, et je me suis endormie en ayant encore les larmes aux yeux, sentimentale que je suis ! Mais trêves de bavardages, je vous laisse lire !
Souvenez-vous : nous avions quitté Jenny et ses amis dévastés après la fin du second jeu, au cours duquel Tom et Zach ont été retenus dans le monde des Ombres. Malgré son chagrin, Jenny ne baisse pas les bras : elle est prête à tout pour retrouver son petit copain et son cousin, prête à tout pour faire comprendre à Julian qu’il n’a plus aucun pouvoir sur elle. Prête à tout, même à se rendre là où tout a commencé, dans le lieu de tous ses cauchemars et de tous les mystères : le bureau de son grand père. Un ultime Jeu commence alors, un Jeu bien plus dangereux que les deux précédents. Car Julian n’est pas le seul Homme de l’Ombre à se tapir dans cet immense terrain de jeu grandeur réelle, et pas le plus dangereux, bien loin de là. La rancœur et la cruauté de ses ancêtres pourraient bien être fatales à ces adolescents imprudents qui se sont aventurés dans leur monde, le cœur empli de vaillance et de détermination pour retrouver leurs compagnons …
A mes yeux, pas de doute possible : ce troisième opus est indéniablement le meilleur et clôt impeccablement cette trilogie. Certes, il n’y a plus l’ivresse de la découverte que l’on peut ressentir avec le premier tome, il n’y a plus la promesse d’une suite comme dans le cas du second tome, mais il y a ce petit quelque chose qui place de tome en haut du podium. Ce petit quelque chose tient en grande partie dans la profondeur qui émane de ce récit : loin de se contenter de nous proposer un bon moment de divertissement, ce livre nous invite également à réfléchir sur le bien, le mal, sur l’amour, la haine … Les personnages gagnent en profondeur, en maturité, en complexité, en nuances, et cela ne les rend que bien plus intéressants. Julian, tout particulièrement, perd un peu de cette aura d’impassibilité et d’invulnérabilité pour laisser entrapercevoir sa facette plus fragile, plus sensible, et j’en suis tout simplement ravie. Jenny a changé, elle aussi, elle est plus droite dans ses baskets, elle a décidé d’arrêter de se laisser porter par les événements et de prendre sa vie en main, et on ne peut qu’être bluffé par sa détermination soudaine.
Ce qui fait la particularité de cette trilogie, selon moi, c’est bien son ambiance. Dès le premier tome, le lecteur se retrouve plongé au cœur d’un univers aussi effrayant qu’intriguant : le monde des Ombres. Mais quand on y regarde de plus près, dans les deux premiers opus, on ne fait qu’effleurer cette réalité, sans jamais s’y aventurer totalement. Ce troisième tome est justement celui où, volontairement, Jenny et ses amis vont ouvrir et franchir le passage entre notre monde et celui de Julian. Le terrain de jeu de cet ultime affrontement n’est autre qu’une réplique du vieux parc d’attraction de l’enfance de Jenny, une réplique où tout sonne faux et où les ombres semblent prendre vie. L’ambiance est très inquiétante, terriblement angoissante, certaines scènes sont franchement glauques et morbides, d’autres sont tout simplement effrayantes, mais tout semble surtout très menaçant. Je suis une vraie froussarde, et cette ambiance a attisé ma nervosité permanente : je lisais donc ce livre avant de m’endormir, confortablement installée dans mon lit, et voilà que soudain, le loir qui a élu domicile sous les tuiles a gigoté dans son sommeil. J’ai sursauté si fort que je me suis retrouvée par terre, le cœur battant à vingt mille à l’heure et brandissant mon livre contre cet ennemi invisible. C’est vous dire à quel point on se laisse facilement happer par l’atmosphère sinistre de ce bouquin !
Je vais tâcher de ne pas vous spoiler la fin, mais je ne peux décemment pas achever ma chronique sans dire quelques mots à son sujet. Cette fin … est traumatisante. Pas qu’elle soit effrayante ou sanglante, point du tout, mais elle est tout simplement éprouvante psychologiquement parlant. J’ai pleuré, bon sang que j’ai pleuré. Je m’y attendais, pourtant, je connaissais déjà bien l’histoire, mais on ne peut pas s’habituer à cette fin. C’est triste et c’est beau à la fois. Terriblement triste et terriblement beau. Au point que c’est difficile de mettre des mots dessus. Ce n’est pas tout à fait une fin déprimante, mais ce n’est pas non plus une fin réjouissante, c’est un délicat équilibre entre ces deux extrêmes. J’aime cette fin, même si elle me fait toujours pleurer, même si le simple fait d’y penser me fait revenir les larmes aux yeux, j’aime cette fin car elle clôt magnifiquement bien cette trilogie et qu’elle représente l’apothéose de toutes les émotions que personnages et lecteur ont pu ressentir tout au cours de ces trois volumes. D’une certaine façon, cette fin résume tout, et c’est presque pour me laisser bouleversé une fois encore par cette fin que je lis et relis si régulièrement cette trilogie. C’est une fin telle qu’on n’en voit pas souvent, une fin qui marque énormément.
Je pense ne pas avoir besoin de le préciser : une excellente lecture que ce moment passé en compagnie de ce livre ! Une ambiance qui fait frissonner le lecteur, des personnages qui valent le coup d’être rencontrés, une plume qui fait vibrer les émotions, et vous avez une série terriblement addictive et intrigante. Un ultime affrontement qui a comme un arrière-goût de réconciliation, de belles surprises qui contrebalancent de belles frayeurs, une fin tout ce qu’il y a de plus bouleversant, et vous avez un dernier opus qui vaut à lui seul le détour. N’hésitez plus : si vous avez la chance de pouvoir vous procurer cette trilogie, plongez donc dans cette atmosphère si particulière ! Si, de plus, vous êtes passionnés par la mythologie nordique, foncez : les allusions à ces légendes sont passionnantes !
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