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La baie d'Aboukir connut très tôt un essor important, bien avant la fondation d'Alexandrie par Alexandre le Grand en 331 av. J.-C. ; sa position géographique, à l'embouchure du Nil, constituant un carrefour entre l'Égypte et les autres civilisations de la mer Méditerranée. Ainsi, le nom des villes de Canope, d'Héracléion, de Thonis ou encore
de Ménouthis, transmis par les auteurs anciens, véhiculaient-ils des rêves de magnificence sans que les archéologues parviennent à les localiser. Ce mystère fut éclairci lorsque l'équipe de Franck Goddio, avec l'apport des technologies les plus modernes, entreprit de dresser une carte géophysique de la région, constata nt qu'au VIIIe siècle après J.-C. une partie de la côte s'était effondrée et gisait six mètres au-dessous du niveau de la mer. Ce phénomène de subsidence, complété par d'importants dépôts d'alluvions apportées par les courants marins, avait ainsi dérobé au regard des hommes seize siècles de civilisation parmi les plus riches du monde égyptien, de la basse Époque à la conquête arabe du VIIe siècle.
Le delta du Nil, tant convoité pour ses richesses, avait vu sa civilisation influencée par ses conquérants : les Perses, les Grecs et la longue dynastie des Ptolémées, puis les Romains dont les amours de Jules César et de Cléopâtre resteraient célèbres, l'apparition de la religion chrétienne qui s'exprima dans la destruction des figures
païennes mais aussi dans leur assimilation souvent insoupçonnée et enfin la conquête arabe. Le lent phénomène d'acculturation bouleversa le panthéon des dieux, privilégiant les cultes d'Isis et d'Osiris ainsi que de Sérapis, et s'immisça dans la vie quotidienne, affectant le regard des Égyptiens sur un monde qui deviendrait le berceau de la civilisation occidentale.
L'exposition rassemble 594 objets dûment inventoriés et commentés dans le catalogue. Pour la première fois sont présentés en un même lieu, à la fois la reconstitution d'un temple ptolémaïque et les objets de culte retrouvés dans son environnement immédiat. À proximité foisonnaient toutes sortes d'artisanats d'objets votifs, de céramiques
et de bijoux destinés aux pèlerins. Cachés ou protégés par l'eau ces artefacts nous permettent d'approcher comme jamais auparavant l'extraordinaire brassage de cultures et de peuples qui animait le delta du Nil.
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