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Transfuge n 126 jia zhangke - fevrier 2019

Couverture du livre « Transfuge n 126 jia zhangke - fevrier 2019 » de  aux éditions Transfuge
  • Date de parution :
  • Editeur : Transfuge
  • EAN : 3663322103971
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

En cette période de bêtise généralisée, de manichéisme assumé, de visions binaires de la société, paranoïaques et simplificatrices, un détour par l'humanisme semble vital. Un retour à ce beau rêve, qui irrigue mieux que nul autre la réalité, porté par Pétrarque ou Erasme, comme le décrit si bien... Voir plus

En cette période de bêtise généralisée, de manichéisme assumé, de visions binaires de la société, paranoïaques et simplificatrices, un détour par l'humanisme semble vital. Un retour à ce beau rêve, qui irrigue mieux que nul autre la réalité, porté par Pétrarque ou Erasme, comme le décrit si bien ce livre de Francisco Rico, Le Rêve de l'humanisme, paru aux Belles Lettres en 2002. Quoi de plus fort que l'idée que le chemin de la connaissance passe par les lettres ? Les lettres, (pas seulement classiques, élargissons le concept) et les arts en général, donnent accès au coeur des hommes. Elles livrent une vérité historique, philosophique, métaphysique. Avec subtilité, nuance, complexité. La passion de l'art est un humanisme, et une passion de la vérité. L'humaniste n'a pas la tête farcie de grandes idées, il avance à tâtons, dans l'obscurité, avec un esprit critique et libre, pour essayer d'apercevoir une lumière. Un tableau, un livre, un film, une pièce de théâtre, l'émeuvent, par leur beauté, et il comprend un peu plus les hommes. Il y a, précise Rico, une volonté chez les humanistes de retrouver une vérité individuelle, à rebours des endoc- trinements. Retrouver le témoignage d'une pensée, d'une sensibilité particulière, une trace laissée par un homme. Il ajoute que les humanistes accordaient une grande importance à l'idée qu'il y a une infinie diversité des hommes. Il faut lire à ce titre le très bel essai de Donatien Grau, Dans la bibliothèque de la vie, à paraître chez Grasset ces jours-ci. Il ne me contredirait pas, je pense, si j'osais le classer parmi les humanistes. Dans ses propos liminaires, il avance ainsi la belle idée que la lecture (d'un livre, d'un film, d'une oeuvre d'art...) est une lutte contre l'idée de séparation, idée qui est en nous, bête, insistante, entêtée. L'art au contraire crée du lien, du rapprochement donc de la tolérance, à partir de fragments d'existence à chaque fois réouverts. L'art redéploie quand les populismes ferment.

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