"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans la maison où a été assassinée Mme Argyle, n'étaient présents à l'heure du crime que le mari, la gouvernante, une infirmière et les cinq enfants adoptés par le couple. Déclaré coupable, un des garçons est mort en prison quand, deux ans après le procès, un témoin à décharge se présente pour confirmer son alibi. Cependant, la famille fera grise mine à cet homme scrupuleux venu réhabiliter le jeune homme. C'est qu'il n'y a pas qu'une vérité : celle que fera éclater le docteur Calgary est bien sombre et, plus cruellement que tout autre, blessera bien du monde.
Fin des années 50 dans la banlieue de Londres, Rachel Argyle est décédée, tuée deux ans auparavant par son fils Jack, son fils adoptif en fait. Mrs Argyle, ne pouvant devenir mère, s'était constitué une famille en adoptant des enfants orphelins ou délaissés par leurs parents. Jack, dit Jacko, mort en prison d'une pneumonie, avait fourni un alibi, ayant été pris en stop par un automobiliste à l'heure du crime, ce qui n'a jamais pu être vérifié par la police, la justice concluant à sa culpabilité au vu des lourdes charges pesant contre lui.
Arthur Calgary, l'automobiliste en question, refait surface au bout de ces deux ans, n'ayant pas, par un malheureux concours de circonstances, eu connaissance du drame avant. Lorsqu'il vient sonner à la porte de la famille en pensant en toute bonne foi apporter une bonne nouvelle, certes un peu tardive, avec la preuve de l'innocence de Jack et de sa future réhabilitation, sa surprise est d'autant plus grande de constater que sa venue ne déclenche pas « le raz-de-marée de joie » qu'il escomptait, les autres membres de la famille ayant apparemment bien accepté la culpabilité du jeune homme, s'en montrant même très satisfaits. Parmi les cinq enfants adoptés, Jack, le plus jeune, faisait figure de vilain petit canard, considéré comme un minable délinquant, voire un garçon malfaisant, et sa condamnation qui n'avait surpris personne représentait finalement l'issue idéale.
Ce rebondissement, dans une affaire criminelle qu'elle pensait avoir résolue avec brio, ne fait pas non plus le bonheur de la police, et plus particulièrement du superintendant Huish qui doit, sans trop y croire, reprendre les investigations depuis le début. Arthur Calgary se sentant responsable de cette nouvelle situation décide de suivre également l'enquête, plus dans l'idée de lever la suspicion pesant sur les innocents que de démasquer le coupable, l'un n'allant cependant pas sans l'autre.
Tout le savoir-faire d'Agatha Christie s'exprime dans la peinture qu'elle dresse de cette famille hétéroclite qui doit à nouveau vivre avec l'idée que l'assassin est toujours dans la maison, personne n'étant a priori exclu, l'époux, les enfants, la secrétaire, la gouvernante.
Les personnalités se dévoilent peu à peu, celle de la victime d'abord, les enquêteurs recherchant de qui elle a pu attirer une telle haine et pour quelle raison, puis celles des autres membres de la maisonnée, chacun réagissant de façon bien différente, s'exprimant ouvertement ou se cachant derrière une attitude de façade, le mari de la fille aînée prenant même un malin plaisir à jouer le détective amateur.
C'est pour moi un bon cru que cet opus d'Agatha Christie sans Hercule ni Jane, même si le dénouement final m'a semblé légèrement tiré par les cheveux et assez peu crédible.
pas mon préféré mais une intrigue qui se tient et intéressante
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !