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Ce livre fait rêver. Il ramène son lecteur à la fin d'un XIXesiècle qui vient de découvrir Compostelle, le tombeau de saint Jacques et les chemins qui y conduisent. Ces chemins, l'auteur les a parcourus dans l'Aquitaine où il exerce son sacerdoce. Est-il lui-même allé à Compostelle ? Il ne le dit pas mais son récit est celui d'un pèlerin, fût- il en « wagon capitonné ». Il a connu à Moissac un de ces pèlerins de Compostelle dont le chapeau encoquillé, la cape et le bourdon promenaient dans les processions des parfums de piété, d'aventure, de dangers surmontés et de dévotions. Il s'attache à faire revivre ces témoins d'un autre âge. Il décrit les itinéraires, les lieux, les coutumes ; il s'émerveille et nous fait partager son enthousiasme.
Ce livre est un enchantement. Quel ne serait pas l'étonnement de son auteur s'il pouvait voir les chemins contemporains, balisés de coquilles ou de l'emblème européen, conduisant à Compostelle les foules pèlerines qu'il pensait disparues à jamais ! Ne parlait-il pas « d'illusion » en imaginant un voyage vers Saint-Jacques ? Les pèlerins d'aujourd'hui ne se disent plus « jacopites » ni « saintjacaïres » comme à son époque. Mais tous les jacquets, tous les amoureux du chemin, tous les pèlerins de Compostelle ou d'ailleurs se délecteront à la lecture de ces souvenirs et anecdotes ; ils apprécieront aussi les nombreuses gravures pieuses ou touristiques qui augmentent le charme de la lecture.
Paru pour la première fois en 1898 et réédité à l'occasion de l'année jubilaire 1909, cet ouvrage conserve un grand intérêt ; les éditeurs apellent néanmoins l'attention sur la nécessité de ne pas prendre au pied la lettre toutes les informations historiques qu'il contient.
Prêtre du diocèse de Montauban, l'abbé Camille Daux a été l'historien du diocèse de l'Église de Montauban en 1868 et de nombreuses études sur les pratiques religieuses dans son département. Musicien, il a étudié les hymnes et chants liturgiques, supports des croyances populaires.
A partir de 1898, il a publié plusieurs ouvrages sur le pèlerinage à Compostelle, en particulier des chants de pèlerins.
Sa.sensibilité transparaît dans ces écrits sans cependant faire oublier sa grande érudition et sa connaissance approfondie de son époque. Il a beaucoup lu et étudié mais malheureusement ne donne pas toujours les références qui permettraient à l'historien de poursuivre son travail car la science a progressé en un siècle. Mais l'âme humaine qu'il décrit si bien n'a guère changé.
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