"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
AU Maroc, les tenants les plus virulents d'un art foncièrement contemporain, adoptent des positions de plus en plus radicales et neuves.
Enfin dégagées d'une étouffante tradition comme pour mieux la réinventer, les dernières générations, qui ont aujourd'hui entre trente et cinquante ans, et qui sont présentées au Couvent des Cordeliers au sein de l'exposition " Paris-Casa, Suites marocaines " dans le cadre du Temps du Maroc, ont quitté le désert et ses mirages pour la ville et ses ravages. Que disent-elles alors, ces voix nouvelles surgies de Casablanca la métropole, d'Asilah la silencieuse, de Marrakech la bruissante, ou de Paris, de Lille ou de Berlin ? Elles disent l'identité perdue, la mémoire grignotée et la désertification de l'art.
Soucieux de nouveaux matériaux comme de nouveaux espaces, avides de technologie ou, au contraire, désireux d'en finir avec elle, plasticiens, photographes, musiciens et chorégraphes d'un certain Maroc du monde entier tentent un pont inédit entre orient et occident. Si effectivement métissage il y a de part et d'autre de la Méditerranée, celui-ci n'en aboutit pas moins à un art spécifiquement marocain, à la fois sauvage comme un roman de Mohamed Choukri ou une danse de la Guedra, et raffiné comme un tapis berbère ou une céramique de Fès.
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