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Née dans une famille de cinq enfants, Jemima Weiss adore les petits soldats, les westerns, les Chevaliers de la Table ronde et les saucisses au cheddar fondu.
Mais elle aime surtout ses frères et soeur. Et ses parents, un couple d'excentriques opposés en tout (son père, journaliste sportif, grognon et désordonné ; sa mère, une femme splendide, d'origine protestante, à qui elle prête des pouvoirs magiques). Lorsque les Weiss quittent l'Angleterre pour le Canada, leur vie change du tout au tout. Mais pour Jemima, le plus dur reste encore à venir. Car comment faire le deuil de son enfance quand on a été totalement heureuse ? Drôle, nostalgique, féroce, Soeur folie débute comme une comédie familiale, se poursuit en roman de formation et s'achève au bord de la folie.
À l'instar de la famille Glass inventée par Salinger, les Weiss sont une merveilleuse tribu d'hurluberlus. Ces champions de l'" humour mystique " ont un charme redoutable : ils sont inoubliables.
Jem Weiss est née dans un famille aimante et libre d'esprit, une famille à qui "on peut dire à peu prés tout tant qu'on sait de quoi on parle et qu'on fait fonctionner son imagination".
Pendant son enfance Jem a tissé des liens très forts avec ses frères et sa soeur. Située juste au milieu de la fratrie, elle éprouve de l'admiration pour Ben et Jude, les deux aînés et beaucoup de tendresse pour les deux petits Harriet et Gus.
Mais c'est de Jude qu'elle se sent tout particulièrement proche , elle le considère comme son " presque jumeau " et partage avec lui une grande complicité lors les jeux de guerres complexes qu'ils inventent. Elle développe aussi un amour tout particulier pour Harriet, une petite fille étrange et fragile, et se sent investie d'une mission: la protèger. Les parents veillent sur leur progéniture avec bienveillance et juste ce qu'il faut de sévérité pour que chacun puisse s'épanouir comme il convient. Une famille si parfaite...
Mais mine de rien, l'auteur sème par petites touches tout au long de son récit des
indices qui vont permettre au lecteur de comprendre que tout ne tourne pas bien rond pour Jem. Ses seules angoisses enfantines sont de se demander s'il est encore temps de prendre son goûter ou si elle va pouvoir regarder le film en entier avant qu'il soit l'heure d' aller dormir. Alors, qu'est ce qui ne va pas ? Pourquoi a-t-elle besoin d'un remède à base de plantes contre la dépression ?
La lecture de ce récit est un peu déroutante car il n'y pas de soucis de chronologie. La narratrice dévide ses souvenirs comme sur le divan d'un psy, mélangeant les périodes de son enfance tout en faisant des bonds dans l'âge adulte laissant agir les associations d'idées.
Soeur folie n'est pas une romance niaise sur des souvenirs d'enfance. Ce roman pose tout en douceur la question de savoir si parfois des liens familiaux trop forts peuvent entraver, empêcher et même aliéner.
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