Un roman visionnaire, intéressant, perturbant, et propice à la réflexion
Un roman en pleine actualité politique et sociale, par un écrivain suisse déjà reconnu.
En 2040, Foogle rend public l'accès au dossier numérique de tous, jusque dans les moindres détails. La notion de vie privée disparaît, c'est la Grande Lumière. Privés d'intimité, les gens s'isolent.
Bientôt, Foogle met sur le marché les premiers androïdes qui feront office de partenaires et de facilitateurs de vie - des Smartphones améliorés, à forme humaine.
Les géants du numérique, de la finance, de la pharmaceutique et de l'agroalimentaire fusionnent pour ne former qu'un conglomérat, DEUS, rendant obsolètes les gouvernements. Le réchauffement climatique provoque des mouvements de populations inédits. Pour les plus riches, la santé parfaite devient une fin en soi. Les divertissements sont omniprésents. L'humanité est divisée en trois castes : les Élites, 5% de la population, les Désignés, 25%, et les Inutiles, 70%.
En 2050, le narrateur, un désigné, écrivain quinquagénaire né dans les années 1990, après des années de dépression et de solitude, tombe fou amoureux de son androïde.
Internet était de la science-fiction dans les années 80. En l'an 2000, on se moquait des tokyoïtes déambulant le nez dans des téléphones démesurés et, aujourd'hui, nous rions des japonais qui épousent des créatures virtuelles holographiques communiquant via smartphones.
Ce roman n'est donc pas de la science-fiction. Il parle simplement d'aujourd'hui, et de demain. L'auteur laisse éclore et s'ouvrir les bourgeons des promesses du moment. Ce roman n'est hélas qu'un pas en avant : il parle de notre présent.
L'Homme Nu de Marc Dugain, Le jour où mon robot m'aimera de Serge Tisseron, évidemment l'Homo Deus de Harari ou encore Le Meilleur des mondes de Huxley, les références ne manquent pas dans ce roman et renforcent encore son impact prémonitoire et son message.
Un roman visionnaire, intéressant, perturbant, et propice à la réflexion
Nous sommes en 2040 et Foogle décrète la Grande lumière qui donne accès libre au dossier numérique personnel de chaque être humain. Ainsi, à portée de clic, chacun a accès à la vie de l’autre. Puis, le Grand Tri est effectué par des algorithmes et l’humanité est classée en trois catégories : les élites (5 %), les désignés (25 %) et les inutiles (70 %).
Maxime, 50 ans, ancien enseignant et écrivain, dépressif, faisant partie des désignés, statut de protégé, va tomber amoureux fou de son androïde et va vivre du coup une véritable renaissance, retrouvant une volonté d’insurrection. Il va partir ainsi à la recherche de son fils disparu.
Ce roman d’anticipation m’a fait frémir car la fiction pourrait vite devenir réalité. L’auteur décrit avec une grande justesse ce lien social qui est en train de se déchirer avec les réseaux sociaux, toutes ces informations qui entrent et sortent sans notre consentement.
Il met en évidence tous nos dérapages et nos dérives et nous fait prendre conscience, s’il en était besoin, que si nous continuons ainsi nous allons droit dans le mur et pourtant, nous continuons.
Antoine Jaquier en créant cette relation entre Maxime et l’androïde, apporte une touche très originale car ce dernier, de par son désir d’imitation du sentiment amoureux, va aimer Maxime, d’où le titre : Simili-love.
J’ai aimé que l’auteur ne se contente pas d’une fiction avec un monde dominé par l’IA (intelligence artificielle) mais que, justement grâce à cette force que lui redonne l’androïde, Simon se révolte, s’insurge, rompt avec son statut de protégé. S’il n’est pas un super héros, il est humain et la deuxième partie du roman, notamment, nous montre un personnage extrêmement attachant.
Je ne suis pas une adepte des romans de science-fiction mais celui-ci, en étant très prêt de la réalité, peut nous faire prendre conscience de ce qu’il pourrait advenir de l’humanité si nous ne réagissons pas vite.
Simili-love est un récit engagé et fort, une mise en garde et même si la fin apporte une lueur d’espoir, il faut agir sans attendre : un roman d’actualité ! À noter la belle couverture route vif avec un corps mi humain, mi mécanique.
Je remercie sincèrement les éditions Au diable vauvert et Lecteurs.com pour m’avoir fait découvrir ce magnifique roman dans le cadre des Explorateurs.
http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2019/06/antoine-jaquier-simili-love.html
2040. Le monde a changé. Les hommes sont divisés en castes : les Elites, les Désignés et les Inutiles. Les données personnelles ne sont plus confidentielles, tout le monde y a accès. Les hommes se sont éloignés les uns des autres, ils vivent plutôt avec des androïdes qui pourvoient à tous leurs besoins. Max est un Désigné, il vit dans son monde privilégié avec Jane, son androïde dont il est tombé amoureux. Dans sa vie d’avant, il avait un fils, Lucas. Aujourd’hui, Lucas est un Inutile...
Le roman est constitué de deux parties, la première du côté des Désignés, la seconde chez les Inutiles, comme un miroir de ces deux mondes totalement étrangers. A travers la vie et le parcours de Max, l’auteur construit et décrit un monde parfaitement crédible, dans lequel les androïdes sont devenus les maîtres, le changement climatique a fait son oeuvre, de nombreuses espèces ont disparu. Au fur et à mesure que Max évolue et qu’il comprend que son statut de Désigné n’est pas aussi confortable qu’il le croit, que le monde tel qu’il le connait n’est peut-être pas aussi bien qu’il l’a toujours pensé, il devient de plus en plus sympathique et touchant dans sa quête. C’est un beau portrait d’un homme qui avec ses contradictions fait des choix et qui finalement prend son destin en main. La deuxième partie consacrée aux exclus est particulièrement bien traitée. L’auteur y mêle habilement son point de vue sur notre société actuelle et son évolution. Sa thèse est plutôt pessimiste, dans l’air du temps, même s’il reste une note d’espoir. Le style d’écriture de l’auteur est très agréable.
Ce roman d’anticipation est une belle découverte !
Merci aux éditions Au Diable Vauvert et à lecteurs.com. Ce roman a été lu dans le cadre du Cercle livresque.
« Alors que le lien social se déchirait comme une complainte sans fin depuis l’arrivée de Facebook, il s’est d’un coup brisé net en 2040 avec la Grande Lumière. »
La Grande Lumière qui a rendu publiques toutes les données partagées informatiquement. Les vôtres, les leurs, les nôtres. Messages, e-mails, photos, historiques de navigation… tout est à présent en accès libre. L’an 2040 n’est pas si loin. Pourtant, le monde a beaucoup changé. C’en est fini des pays, il se découpe aujourd’hui en régions : la Région France, la Région Suisse… Facebook est obsolète, la toute-puissance s’appelle Deus.
Divorcé, Maxime a cédé à l’appel de la technologie après avoir longtemps lutté. Il a remplacé sa femme par Jane, un androïde créé pour le satisfaire. Jane le connaît mieux que personne – mieux qu’il ne se connaît lui-même. Une contrariété, un coup de fatigue ? Une petite dose de soma, la drogue de cette nouvelle ère, et les problèmes disparaissent. Pour un temps. Maxime ne fait pas partie des plus à plaindre, il est un Désigné, ce qui équivaut à la classe moyenne. C’est ainsi que la population est répartie : les Élites, les Désignés et les Inutiles, ces derniers étant destinés à s’éteindre, parqués dans des villages en ruine et stérilisés à leur insu via l’eau potable boostée aux hormones. En tant que scénariste d’un programme à succès, Maxime côtoie les Élites, sans oublier l’équilibre relatif de sa situation : de l’autre côté de la frontière sociale, son ex-femme et son fils, dont il n’a plus de nouvelles, se meurent parmi les Inutiles.
C’est à travers les yeux de Max que l’auteur nous invite à découvrir le futur. Celui qui nous attend ? On n’en est pas si loin. Et ce roman fait froid dans le dos. Je ne lis pas d’anticipation, c’est un genre dans lequel je ne me reconnais pas, dont les codes me sont hostiles et qui ne m’intéresse pas. Avec Simili-love, Antoine Jaquier propose une vision réfléchie de demain, sans jamais trop en faire. Le côté science-fiction est parfaitement intégré au quotidien du personnage principal, et ne demande pas au lecteur de déployer des trésors d’imagination pour y adhérer. On se situe aisément dans cette nouvelle société où les anonymes ont succombé à la curiosité de fouiller sans vergogne l’intimité d’autres anonymes. « Tout ce que vous avez pu dire pourra être retenu contre vous » ferait une bonne devise de la Grande Lumière. Mais dans ce monde informatisé jusqu’à la déshumanisation, l’auteur a laissé à son héros la capacité de s’émerveiller. D’un voyage, d’un paysage, d’une sortie en mer. Maxime cite John Fante et continue d’éprouver les sentiments d’un homme, et d’une certaine façon, il est tombé amoureux de Jane, qu’il refuse de considérer comme un vulgaire robot que son statut de semi-privilégié lui a permis de s’offrir.
Ce n’est pas tant l’histoire, assez simple en soi, qui m’a plu dans ce bouquin, que la conception d’un futur où les réseaux sociaux se sont retournés contre leurs utilisateurs, où la haute technologie a pris le pouvoir – que nous avons bien voulu lui laisser –, et cette effrayante facilité avec laquelle l’auteur nous assimile, tous autant que nous sommes, à ses personnages. Sans nous cloisonner dans l’une des catégories qui régissent la population, il nous entraîne dans les bas-fonds du monde, et se pose alors la question du choix : qui sont les plus aliénés ? Et quelle place reste-t-il à la nature humaine, à son essence, ses émotions ?
Si le discours est parfois un peu entendu, ce roman n’en demeure pas moins visionnaire, intéressant, perturbant, et propice à la réflexion. Ce qui ne se refuse pas par les temps qui courent !
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Excellent ! J'ignorais totalement l'existence de ce livre, merci pour la découverte ! :)