"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Kinder» qu'il avait laissés dans son pays. Il fit alors vrombir son moteur et s'éloigna en lançant : «Malheur, la guerre !» Des larmes qui coulaient, des expressions comme «Boches», «Prussiens», «conflagration», lâchées dans la consternation générale, surtout par mon grand-père, atteignaient peu, je dois dire, le petit bonhomme de huit ans à peine que j'étais. » Dans les années trente et quarante, Michel n'est qu'un gamin de la Somme essayant de comprendre le monde des grandes personnes.
Avec un regard naïf, ou faussement naïf, il raconte ses bonheurs de « gosse des rues » que ses parents, commerçants, préfèrent ne pas avoir dans leurs jambes, sa terreur d'assister aux combats pour la libération du village, la joie indicible de voir surgir dans la rue des tanks anglais, ou encore ses émois d'adolescent lorsque les filles - ce mystère - viendront poser leurs jupes sur les bancs du même collège.
Au cinéma « Éden » on découvre la vie, mais dans la rue de la gare, avec les copains, on « fait son cinéma » à partir des petites scènes de la vraie vie.
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