Ce nouveau numéro de la revue Réseaux se situe à la croisée de deux constats importants. D'une part, il s'agit de prendre en compte les déterminants sociaux quand on étudie le rapport des jeunes à la culture. De l'autre, il faut rendre hommage à la part de créativité face aux dispositifs sociotechniques dont les jeunes sont plus souvent coutumiers que leurs aînés.
Les effets de mode et l'envie de quitter un terrain où les adultes les avaient rejoints ont conduit ces jeunes à se prêter volontiers aux nouvelles expérimentations, abandonnant, en groupe, un réseau pour en privilégier un autre. MSN, Skyblogs, My Space, Facebook, You Tube, Snapchat, la liste serait longue et toujours incomplète.
Les travaux de ce numéro repèrent des tactiques de communication destinées à se protéger du regard parental. On observe aussi toutes sortes de bricolages des scripts proposés par les dispositifs, qui visent à moduler l'expression de l'intensité des liens de sociabilité dans les groupes de pairs, à témoigner de ses préférences et de ses rejets amoureux, à marquer son individualité.
Bref, la sociologie des usages aura toujours fort à faire pour cartographier la diversité des appropriations juvéniles. Les articles de ce dossier le montrent.
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