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Rosemary est la fille de Joe Kennedy et la petite soeur du futur président John Fitzgerald Kennedy. Joe Kennedy est le patriarche d'une famille qui incarne le rêve américain. Obsédé par la réussite de sa famille, il est sans état d'âme pour ses enfants qu'il dédie à de grandes ambitions politiques.
Née en 1918, Rosemary est différente des autres membres de la fratrie. Très vite, on lui décèle un léger retard mental associé plus tard à des troubles de l'humeur. Un peu rebelle, elle affectionne les fêtes, pratique la voile et le tennis. En 1939, elle obtient un diplôme d'enseignante. Mais sa santé mentale se dégrade. Son père craint que Rosemary soit à l'origine d'un éventuel scandale. Il décide alors d'employer les grands moyens et accepte que sa fille soit lobotomisée.
Il s’agit de l’histoire vraie de la petite sœur de JFK. Rosemary est attardée mentale, dans une grande famille où tous sont brillants, ambitieux et réussissent.
Avec ce récit, on comprend beaucoup mieux la façon de procéder des parents Kennedy, Joseph et Rose, leur volonté absolue de faire partie de l’élite par tous les moyens.
Rosemary faisait « tâche » parmi les autres et il fallait surtout qu’elle demeure cachée. Une tare pour le clan Kennedy !
« Il ( Joseph ) avait souffert d’être rejeté en raison de ses origines irlandaises et catholiques et s’était promis de ne plus jamais être condamné à être un outsider, ni lui, ni aucun de ses enfants. Il passerait sa vie à les éduquer et à les préparer pour qu’ils soient admis dans les sanctuaires les plus élitistes. Il ne pouvait prendre le risque d’en voir un seul échouer. »
Dans ce récit, on comprend aussi beaucoup mieux le traitement (ou l’absence de traitement) du retard mental dans les années 1930 aux USA :
« A l’époque, on distinguait mal entre handicap mental et maladie mentale. A la place, on classait les gens en trois catégories, selon leur degré d’arriération mentale : les « idiots » dont les capacités n’excédaient pas celles d’un enfant de deux ans, les « imbéciles » qui avaient celles d’un enfant entre trois et huit ans, et les « débiles », celles d’un enfant entre huit et douze ans.
Les parents Kennedy sacrifieront tout à l’image qu’ils souhaitent offrir au monde. Et Joseph Kennedy ira même jusqu’à faire lobotomiser sa fille, dans un espoir fou de la rendre semblable aux membres du Clan.
Rosemary ou une vie détruite par la folie de ses parents.
Un récit passionnant, clair et précis, très bien documenté par l’auteure. J’ai adoré !
Quelle triste histoire, que celle de Rosemary Kennedy !
Née imparfaite dans une famille où la perfection était érigée en dogme. Chez les Kennedy, il fallait être beau, et belle, elle l'était. Mais il fallait aussi être mince, et elle avait des formes voluptueuses. Il fallait être intelligent, brillant, et elle était déficiente.
Ses parents n'ont jamais accepté son handicap. Ils l'aimaient, profondément, cela ne fait aucun doute. Mais ils l'aimaient mal. Tout ce qu'il ne fallait pas faire, ils l'ont fait ! Par méconnaissance, par orgueil... Jusqu'à la décision fatale, prise par Joseph, et qui va sceller si dramatiquement son avenir.
L'histoire de Rosemary, c'est l'image de la souffrance, derrière l'image de papier glacé du rêve américain.
Et c'est aussi, grâce à l'énergie et à la volonté de ses frères et sœurs, notamment celles de John et d'Eunice, le début d'un changement considérable aux Etats-Unis, en faveur des handicapés.
Il ne m'arrive que rarement de lire une biographie.
Je trouve celle-ci pas seulement factuelle, mais bouleversante d'humanité.
Comment ne pas être touché par cette beauté, par ce sourire qui semble revendiquer tant d'aspirations, par ce destin si tragique ?
Au delà du cas précis de Rosemary c'est toute une époque que nous décrit ce document. Nous voilà replonger de l'entre deux guerre aux années 80, avec le parcours de cette famille aux Etats Unis. Une famille où le paraitre prime avant tout, où pèse le poids des traditions, la revanche contre les origines, où chacun doit tenir sa place pour ne pas porter préjudices aux autres.
Nous suivons aussi avec cette histoire l'avancée (ou pas) de la médecine en ce qui concerne la maladie mentale.
Puis plus particulièrement dans ce clan soudé, toutes les tentatives pour amener Rosemary au niveau des autres, les recherches perpétuelles des meilleurs établissements, l'envie coute que coute de cacher d'un coté et faire avancer de l'autre. Tout celà jusqu'à la tragique tentative de lobotomie qui va mettre fin à tout espoir.
On se rend aussi compte de cette attachement profond des uns envers les autres et que les faiblesses de Rosemary ne l'ont rendu que plus attachantes et ont permis à l'un des sœur de prendre partie, de se battre pour faire avancer les choses.
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