"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« La vertu produit le bonheur comme le soleil la lumière. » Une image d'Épinal nous fait de Maximilien Marie Isidore de Robespierre (1758-1794) le portrait suivant : fils d'un avocat d'Arras, il fut élu député aux États généraux, se rendit populaire aux Jacobins par la rigueur de ses principes, et s'opposa à la guerre contre l'Autriche. Joël Schmidt propose un autre regard. Robespierre, jeune juge hésitant à signer un décret de peine de mort, est transformé par la Révolution qui lui donne une pensée brillante mais déshumanisée. Admirateur enthousiaste des héros de l'ancienne Rome, il se veut tantôt Cicéron abattant les Catilina de la Révolution française, tantôt Brutus, envoyant Louis XVI à l'échafaud. Tel Caton d'Utique, il pousse son idéal jusqu'au crime et finit par approuver la Terreur. Le soir du 10 thermidor, la Révolution à laquelle il s'est tant donné le dévore à son tour : il est guillotiné avec vingt-deux de ses partisans.
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