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L'historiographie allemande de la Shoah a fait de considérables avancées depuis les années 1970. La querelle des historiens, au milieu des années 1980, a d'ailleurs montré l'intensité du débat et l'importance des enjeux pour l'image que la nation allemande avait d'elle-même. Après la chute du Mur (novembre 1989) et la réunification opérée en octobre 1990, on assiste à une explosion de la recherche grâce, entre autres, à l'ouverture de nombreuses archives et à l'interrogation, à nouveaux frais, du passé de l'Allemagne, y compris de l'ex-RDA, deux générations après le crime perpétré par le régime national-socialiste.
Ce volume, coordonné depuis l'Institut d'histoire de Munich par les historiens allemands Andréas Löw et Franck Bajohr, réunit les contributions de 28 chercheurs qui, tous, appartiennent à la nouvelle école historiographique allemande.
Ces textes réévaluent plusieurs facettes du judéocide, depuis sa place dans le système concentrationnaire jusqu'aux « marches de la mort » de l'hiver 1945 (qui ne frappèrent pas que des détenus juifs). En passant par des études sur les « auxiliaires » du crime comme sur les « grands procès » initiés au début des années 1960 par une justice allemande qui y avait beaucoup renâclé.
Au total, il est peu d'aspects difficiles pour la mémoire nationale du pays que ces études n'abordent pas. À lire ce volume, on comprend mieux ce que la connaissance actuelle de la Shoah doit à l'école historique allemande devenue présentement incontournable.
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