Ce n° de ContreTemps est consacré à la question des quartiers populaires. La plupart des contributions interrogent la place des résistances dans les quartiers, ainsi que le renouvellement politique et militant possible face au processus de décomposition à l'oeuvre.
Les actions publiques menées depuis plus de vingt ans, et singulièrement la politique de la ville de la gauche, se sont centrées sur les conséquences du libéralisme, sans s'attaquer aux processus de ségrégation socio-spatiale.
Les quartiers populaires, étaient, jadis, imprégnés de la culture ouvrière structurée par syndicats et par une politique municipale du Parti communiste qui transformait la stigmatisation en revendication et en rapport de force. Si la société plaçait les ouvriers dans une position dominée, cette affiliation à la société salariale associée à une appartenance au quartier et à la ville, était
constitutive des rapports de forces sociaux.
Aujourd'hui, la restructuration du capitalisme, enferme dans des quartiers déshérités des grandes métropoles ceux qu'elle a plongés dans le chômage, la précarité, l'insécurité sociale. En détruisant des millions d'emplois, elle écarte plusieurs générations de l'intégration aux solidarités du monde du travail, parallèlement au renforcement de la ségrégation scolaire, au premier desquels : les femmes et les hommes issus de l'immigration post-coloniale.
À travers la critique des politiques successives de la ville, de leur échec, et des expériences de résistance, ce dossier tente d'esquisser quelques pistes pour une alternative.
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