"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Si je ne connais pas Philippe Moncho le musicien, je commence à me familiariser avec l’auteur. J’avais beaucoup aimé "Le jardin des anges", texte empli de poésie, magnifiquement écrit. Je viens de terminer son dernier roman "Respirer la nuit" et, même s’il est totalement différent, la poésie persiste et l’écriture est toujours aussi belle.
Je ne saurais pour autant le placer dans une catégorie précise. Il relève à la fois d’une ode à la Corse, ses paysages, son ciel bleu, d’une belle histoire d’amour mais aussi d’une enquête policière. Plus étonnant encore, l’auteur se révèle être le personnage principal de ce petit récit d’à peine plus de cent pages. L’histoire commence par une interview radiophonique de l’auteur par Laura Castelli. Différents auditeurs posent des questions relatives à son métier, à sa "routine d’écriture", son "procédé de création". Et, lorsque la journaliste l’interroge sur ses livres de chevet, il n’hésite pas à faire l’éloge (que je partage totalement) d’un écrivain ami, publié par les mêmes éditeurs. Laura Castelli va très vite faire battre le cœur de Philippe et tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes si une série d’assassinats ne venait couvrir de nuages sombres le ciel pourtant si bleu de son refuge montagnard. Je ne vous en dirai pas davantage sur la suite de cette histoire. A vous de la découvrir.
J’ai beaucoup aimé ce petit ouvrage à l’écriture poétique, imagée, certes, mais en même temps très moderne. Cela montre que, de même qu’en décoration l’ancien se mêle agréablement au moderne, en écriture le mélange des genres est du plus bel effet. J’ai beaucoup aimé les nombreuses références littéraires et notamment à René Char, poète que j’apprécie particulièrement. J’ai beaucoup aimé aussi le suspens qui s’invite petit à petit, la confiance qui s’effrite, l’apparition du Commissaire Montemagni, mystérieux à souhait "…visiblement âgé, il avait la démarche d’un vélo à la roue voilée." J’ai beaucoup aimé encore la fin en forme de cliffhanger qui laisse présager d’une suite. Wait and see. L’auteur dira si je me trompe.
Et pour rajouter une touche personnelle hors littérature, j’ai beaucoup aimé la couverture aussi bleue et nuit que le ciel et cette tasse de café fumant, boisson on ne peut plus présente dans le roman la vie de Philippe Moncho. Je me demande d’ailleurs s’il n’écrit pas à l’encre café.
"Respirer la nuit", un moment de lecture absolument délicieux.
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Bleu-nuit, dans cet espace de plénitude qui pourrait tout changer, « Respirer la nuit » est une alliance entre le réel ( l’écrivain, le lieu et la spontanéité d’une écriture) et la fiction qui semble une plongée dans l’intimité d’un antre celui d’un poète hédoniste et épicurien.
Il suffit d’être attentif au silence, à la beauté d’une nature en pleine montagne. À la tasse de café qui reste toujours au garde-à-vous. Dans cette sérénité d’un espace tout advient et va bousculer quelque peu les rites de Philippe Moncho. C’est lui-même qui s’invite dans cette trame qui ne serait pas aussi habile et confidente sans sa présence. Le je (jeu) est un tour de manège en plein pré. Philippe Moncho reçoit Laura Castelli pour un interview autour de son œuvre et particulièrement « Le jardin des anges ». Il ressent un magnétisme, une attirance empreinte de désir.
« Attendez ! Attendez ! Je peux bien vous le dire maintenant hein !
-Vous avez une plume magnifique.
J’avais trouvé l’image suggestive.Elle avait élevé la voix, la phrase avait ricoché sur les façades des maisons endormies. »
Une idylle prend vie. Fervente, à peine-née, volubile et aérienne. Philippe Moncho est subjugué par Laura. Café sur café, il boit l’instant présent. Ne pas perdre pied. Nous sommes en Corse.
« Lorsqu’elle me disait ne t’inquiète pas, je m’attendais au pire. »
Laura est mutique, troublée. Philippe Moncho semble égaré dans ses doutes. Sa confiance en Laura s’effrite.
Il faut dire que l’évènementiel va prendre la main. Digne d’un roman noir. Entre les combines et les assassinats où Laura semble une des protagonistes et un pion qui se déplace sur l’échiquier des turbulences.
« C’est à l’intérieur que les actionnaires ont défouraillé, un vrai feu d’artifice, ça tirait de partout, des balles dans tous les sens, à ne pas pouvoir y retrouver ses petits. »
« Respirer la nuit » est signifiant. La nuit liane cueille les étoiles. Les croisements des destins tracent les signes dans le céleste qui coopère à l’enjeu du souffle.
Le jour collabore à la perte de soi et de l’autre. Les mécanismes implacables qui broient la vie, manque de souffle.
Et pourtant, malgré les ombres qui tourmentent l’assise d’un poète amoureux, l’empathie rayonne.
« Il ne faut pas se voir trop beau, l’écriture ne vous pardonnerait pas ce manque d’humilité. »
L’intimité d’une langue dont chacune des phrases prononcées à voix basse est un cahier du jour.
Écoutez voir Philippe Moncho bis !
Publié par les majeures éditions LaTrace.
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