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" Lorsque je commençai mon étude en 1965, deux thèses dominaient dans le monde scientifique. D'abord la vision de Jan Bialostocki : en 1956, dans un article
mémorable, il avait tenté de montrer que Rembrandt, surtout dans ses oeuvres tardives, s'était inspiré de thèmes généraux et n'avait intégré le sujet particulier qu'au
cours du processus de création, sans l'avoir déterminé précisément auparavant. Il
reprenait ainsi la conception néo-platonicienne de l'école de Panofsky au compte de ce peintre : l'Universel est le Vrai et le spirituellement Supérieur, tandis que le
récit n'est qu'une matérialisation de l'Idée. Le Rembrandt des dernières années, devenu un pur esprit, n'aurait donc pas représenté le récit, mais symbolisé l'Universel. Kurt Bauch incarnait, quant à lui, la vision selon laquelle Rembrandt se serait directement inspiré de l'histoire et aurait trouvé pour elle une formule totalement nouvelle, personnelle et particulière. C'est de ce point de vue que persiste, parmi les spécialistes de Rembrandt, l'idée dominante selon laquelle cet artiste, génie protestant opposé à Rubens le catholique attaché par conséquent à la tradition, se serait inspiré directement du texte. Ces thèses, que j'ai longtemps étudiées, constituèrent mon point de départ.
Face à ces oppositions, il ne suffisait pas d'exploiter les conclusions de chacune de
ces recherches, car elles étaient le produit de méthodes opposées aboutissant par
conséquent à des résultats divergents. Bialostocki, à ce propos, avait vu dans l'oeuvre même de Rembrandt l'origine du fait que bon nombre de ses créations ont suscité, pour la même scène, des interprétations divergentes ou contradictoires. J'ai voulu montrer au contraire que les chercheurs avançant ces interprétations contradictoires utilisaient des méthodes opposées et que c'est pour cela
qu'ils parvenaient à des résultats divergents. C'est pourquoi il me parut indispensable de reprendre le sujet de façon systématique et de décrire l'iconographie rembranesque et les choix thématiques de l'artiste dans le conteste iconographique de ses prédécesseurs et de ses contemporains. C'est ainsi que la présente étude vit le jour ; elle fut publiée pour la première fois en 1969, date anniversaire de la mort de Rembrandt. "
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