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Le SF, je m’y mets tout doucement, en choisissant des romans courts sont la quatrième de couverture me parle… « Remake » de Connie Willis ne parle quasiment que de cinéma, alors je me suis laissée tenter. Dans un futur sans doute proche, le cinéma n’existe plus comme nous l’entendons, on ne tourne plus de film nulle part sur Terre ou si peu. Hollywood produit des films en utilisant uniquement les images des acteurs d’avant, elle monte de toute pièce, avec de ordinateurs, des nouveaux films et des remakes, en pillant et recyclant à l’infini le cinéma. Au passage, elle bidouille aussi les grands classiques pour supprimer l’alcool et les substances addictives, ce qui est très étonnant car dans les rues, les drogues hallucinogènes sont quasiment en vente libre. Tom vit de ce recyclage cinématographique pour un grand studio. Un jour il rencontre Alis dont le rêve ultime est sans espoir : danser dans une vraie comédie musicale, un genre totalement disparu depuis des décennies. Elle s’accroche à son rêve malgré les remarques désabusées de Tom. Un jour qu’il « nettoie » une comédie musicale des années 50, il tombe sur Alis en train de danser. Il passe en revue toutes les comédies musicales des années 40 à 60 et trouve Alis dans bon nombre d’entre elle : c’est techniquement impossible, à moins d’avoir trouvé comment voyager dans le temps ! Le futur de Connie Willis ne fait pas envie quand on aime le cinéma, c’est le moins que l’on puisse dire ! La créativité, l’originalité, l’audace, et pout tout dire, le talent, tout ça a disparu au profit d’un cinéma sans imagination purement mercantile. Les questions de droits et d’ayants droit ont pris le pas sur tout le reste. Dans cette société sans imagination, normal qu’on se gave des pilules hallucinogènes ! La construction du roman m’a donné quelques difficultés, parfois j’ai été à la limite de m’ennuyer : le personnage de Tom n’est pas très sympathique, les relations humaines sont un peu étranges, à la fois artificielles et cyniques. J’ai aimé la réflexion sur le cinéma et son avenir, la critique des studios et de leur politique faussement artistique, j’ai aimé la passion d’Alis pour un genre et un art disparu et son obstination envers et contre tout. En revanche, comme le roman date d’une vingtaine d’années, beaucoup des références cinématographiques (car il y en a des milliers dans ce romans, des références) sont datées et comme je ne suis pas très versée dans la comédie musicale, mais alors pas du tout : tout m’était inconnu ! Du coup, ça supprime tout un pan du plaisir que j’aurais pu avoir à la lecture de « Remake ».
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