Créée par Colbert en 1664 pour rivaliser avec les compagnies commerciales hollandaise et anglaise, la Compagnie des Indes Orientales qui s'installe au fond de la rade de la lande du Faouédic va rapidement donner naissance à une cité ouvrière qui s'implante dans le plus grand désordre autour de ses ateliers. Les habitants appellent familièrement cette nouvelle localité : l'Orient.
La Compagnie devra un certain temps partager son port avec la Royale jusqu'à l'aube de la Révolution où elle disparaît définitivement laissant tout l'espace devenu vacant à la Royale qui disparaît à son tour au profit de la Marine Nationale.
Libérée de toute tutelle, l'Orient devenue Lorient sous la Révolution va désormais devoir faire face, seule, à son destin. Peuplée de près de 20 000 habitants, elle est la ville la plus importante du département dont elle devient sous-préfecture en 1800 et préfecture maritime en1820.
Pendant les deux siècles qui suivent, elle assume sa croissance en se diversifiant et en cumulant les activités du commerce et de la pêche, tandis que la Marine Nationale s'enferme dans son isolement dans l'Enclos du port dont elle n'en sortira qu'au tout début du XXIème siècle, en cédant ses installations à la ville de Lorient.
Enjeu capital sur le front atlantique au cours de la seconde guerre mondiale, Lorient sera transformée en un champ de ruines sous les bombardements alliés, en une ville fantôme où tout est à reconstruire. Mais comme le phénix qui renait toujours de ses cendres, sur les cendres de Lorient s'érige une ville nouvelle qui, grâce aux hommes issus de la Résistance et à ceux qui depuis président à sa destinée, a su rebondir pour affronter avec sérénité le monde moderne.
Aux activités du passé vont s'ajouter après la guerre celles de la plaisance, en plein essor depuis que le mythique navigateur qu'est devenu Eric Tabarly lui a donné ses lettres de noblesse. En reconnaissance, Lorient a dédié à ce héros des temps modernes la Cité de la Voile, aujourd'hui point d'ancrage de tous les grands coureurs d'Océan.
Lorient doit aussi une partie de sa renommée au Bagad de Lann-Bihoué, groupe musical de l'Aéronavale, basée à ses portes. Ambassadeur depuis 1952 de la France à l'étranger, porte drapeau de la Marine, mais aussi de la Bretagne, le Bagad de Lann-Bihoué a fait connaître Lorient aux quatre coins du globe.
Enfin le Festival qui, en août 2010, a fêté son 40ème anniversaire en accueillant près de 800000 visiteurs venus du monde entier et qui était à l'origine essentiellement breton est devenu aujourd'hui celui de l'interceltisme. Il est pour Lorient une formidable caisse de résonances par les retombées en terme d'images et commerciales qu'il engendre à travers le monde. Les bagads qui l'animent séduisent et envoutent toujours les foules, parce qu'ils leur offrent à travers les mélodies et les danses d'un patrimoine revisité ce qu'il a de meilleur, l'émotion, et qu'il fait revivre une âme que l'on croyait endormie.
Louis Raut nous pré
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