Au Mali, une loi hospitalière a été adoptée en 2002 pour définir le cadre institutionnel d'une réforme majeure. Cette loi a décrété des transformations substantielles à la structure interne des hôpitaux publics en augmentant l'autonomie administrative et financière, l'implication des populations dans la prise de décision, l'intégration des services de spécialité et la participation du secteur privé au service public hospitalier. Au plan de l'application, la capacité des hôpitaux à réussir les transformations prévues a été remise en question par la majorité des acteurs. Le but de cette étude était d'expliquer de quelle manière l'hôpital s'est transformé sous la pression de la décentralisation des pouvoirs étatiques et comment les groupes d'acteurs ont réagi aux changements. Les résultats montrent : (1) selon les responsabilités attribuées à l'hôpital, la logique de la réforme traduit le passage de la délégation vers une déconcentration et (2) l'existence d'un conflit entre les normes professionnelles et les normes organisationnelles et institutionnelles. Ces dernières sont défendues par les gestionnaires alors que les normes professionnelles dominent dans les services cliniques.
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