En Allemagne, l'abonnement au câble ou la réception directe des satellites font aujourd'hui partie de l'équipement standard des ménages. Les Allemands ne captent pas moins de seize télévisions, dont huit chaînes privées, et deux cents radios, dont les trois quarts sont commerciales.
Dans le contexte de récession qui affecte l'ensemble de l'Europe, le dynamisme de l'audiovisuel privé allemand semble tenir du miracle. En réalité, il s'explique par la convergence de divers mécanismes en particulier la prudence des engagements technologiques et la concertation permanente de tous les acteurs concernés politiques, diffuseurs, partenaires sociaux, opinion.
Pluraliste, le paysage audiovisuel allemand est aussi hautement concentré. Mais contrairement aux apparences, il n'est pas le plus dérégulé d'Europe. En effet, la radiodiffusion continue de relever davantage des droits et devoirs liés à l'exercice des droits démocratiques fondamentaux que du domaine de l'activité commerciale. Or, depuis l'émergence du secteur privé au milieu des années 80, et avec la concurrence des opérateurs et des programmes, elle obéit de plus en plus à une dynamique de marché.
L'Allemagne se trouve ainsi confrontée à son tour au défi de la réorganisation de son paysage audiovisuel. Le nouvel ordre médiatique devra tenir compte de la dimension d'ores et déjà européenne du marché audiovisuel tout en restant fidèle aux grandes orientations philosophiques nationales qui sont à l'origine de la performance économique et démocratique de l'audiovisuel allemand.
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