11 novembre 1893, Tino Ezzani naît en Corse. Une île qu'il aime par-dessus tout... et qui abrite - il en est convaincu - son premier et seul grand amour : Morgane Bonaparte. Elle a su, en quelques années, marquer son monde comme son glorieux ascendant Napoléon l'a fait avec la France. Du haut de ses 11 ans, il est le plus heureux des garçons. Mais un jour, ses parents lui annoncent leur départ imminent pour l'Amérique. Tino en a le coeur brisé. Il fait une promesse silencieuse à Morgane : celle de revenir et de l'épouser. Il habite désormais à New York, mais n'y vit pas. Il se contente d'errer dans ses rues, hanté par l'ailleurs. Son exil, plus que physique, est devenu mental. Mais, bon gré mal gré, le jeune Corse grandit sur cette île, non pas méditerranéenne mais américaine, sa « petite » histoire se mêlant habilement à la grande... Au travers de tous les bouleversements qui marquent le XXe siècle, Tino pourra-t-il tenir sa promesse d'enfant ?
Dans son premier roman, porté par une langue aussi élégante que poétique, Corentin Mazeron se fait historien du néant en imaginant la pire punition de l'homme, à savoir devoir vivre avec tout ce qu'il n'a pas vécu, et, en miroir, invite le lecteur à réfléchir au sens de sa vie - aux chemins qu'il a empruntés, à tous ceux qu'il a renoncé à fouler -, avant qu'il ne soit trop tard et que ses regrets deviennent des tombes dans lesquelles il s'enterre vivant.
03.11.2022 #94ème
Dans le cadre de l’opération Masse Critique Littératures de septembre 2022 organisée par @babelio_ , je suis heureuse d’avoir reçu de @jets_dencre le premier roman «Purgatoire» du très jeune #corentinmazeron .
Tout commence en Corse, une des raisons de mon choix, Tino Ezzani naît le 11 novembre 1893 à Porticello, 122 jours avant celle qui sera sa première (et seule) amoureuse Morgane Bonaparte, voisine de l’autre côté de la rue et dont il n’aura d’yeux jusqu’à ses 11 ans.
Son père est pêcheur et il l’accompagne régulièrement sur son bateau où il va s’amouracher du soleil, cet astre magique et magnifique qui rythme les jours du lever au coucher. Ses parents laïcs, il ne va pas à l’école, qui est encore sous la coupe du clergé, mais a un précepteur Michael un ancien poète américain. Alors que beaucoup de Corses traversent la Méditerranée pour s’installer à Marseille, eux s’expatrient en franchissant l’Atlantique pour New York. Opposé à ce projet Tino va difficilement vivre la séparation avec sa promise, ses amis, sa terre mais contraint et forcé il va s’acclimater à cette nouvelle vie, observer, travailler durement physiquement tout en s’instruisant, faire sa place et s’adapter pour en devenir l’un des plus respectable chef de gang à sa manière.
Beaucoup de faits historiques s’intercalent dans ce long monologue qui va relater sa vie. 1900 la Tour Eiffel et l’expo universelle, la période Belle Époque, qui n’est belle que pour une partie de la population, puis la Première Guerre Mondiale, la disparition du Titanic, la Prohibition, la crise de 1929, la seconde Guerre puis la France libérée et accueillante.
Toujours amoureux de Morgane, il va rencontrer l’amour en la personne de Clarisse mais s’imposera deux règles strictes dont il restera fidèle jusqu’au bout de sa vie.
Il y a des rencontres improbables, sur un champ de bataille, dans le Paris libéré, il bénéficie d’un peu de chance et sait parlementer mais l’argent et la réussite ne font pas tout.
L’écriture est très belle, très riche, philosophique, peut être parfois trop, et l’histoire et sa morale sont très touchantes.
Félicitations pour ce premier roman.
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