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Stigmatisée comme l'échec d'une relation éducative, dépréciée dans la plupart des courants psychosociologiques, la punition fait l'objet, depuis les années 1970, du mépris des penseurs, des praticiens et des familles. Aujourd'hui, alors que les incivilités, les agressions verbales et physiques se multiplient dans le comportement des enfants et des adolescents, de nombreux enseignants souhaitent pouvoir recourir à la punition, en dépit des dispositions réglementaires qui en rendent l'utilisation malaisée, voire impossible. Comment en sommes-nous arrivés là ? Dans quelle mesure la permissivité et l'indulgence généralisées sont-elles responsables de l'actuelle dégradation des rapports sociaux à l'école comme dans la rue ? Pour répondre à ces questions, Judith Lazar retrace d'abord l'«histoire des raisons de punir» du XVIIIe siècle à nos jours, où l'esprit des théories d'après mai 1968 demeure vivace. À la lumière de cette histoire, elle analyse certains problèmes contemporains comme l'affaire du voile, l'insécurité ou l'état de l'école en France, et parvient à une conclusion susceptible d'en surprendre plus d'un : loin d'être un acte honteux ou répréhensible, la punition constitue un facteur de cohésion sociale et un gage d'égalité dans nos démocraties.
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