"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Août 2009, le soleil rallume la guerre des piscines en interdisant le burkini, tenue couvrante qui se veut conforme aux règles de l'islam. Un demi- siècle plus tôt, le monokini aurait semblé aussi impudique qu'indécent. Pour un homme, la question ne se poserait pas : il ne peut exposer avec pudeur sa nudité. La pudeur est une affaire féminine.C'est donc en quelque sorte l'histoire du voile qui se dessine en même temps que celle de la pudeur. Non simplement celle du voile matériel mais celle du voile immatériel, chargé de cacher ce qui ne saurait se voir. Pour la mentalité occidentale, qui a sexualisé le vêtement en désérotisant la nudité, c'est le voile qui est impudique, car il rappelle que le corps de la femme est objet de désir, alors que toute notre culture a évolué vers la sexualisation du regard et non de la nudité. La femme est toujours recouverte d'un voile naturel qui masque sa nudité sans nier sa féminité, qui répond aux exigences humaines de décence et bienséance. La sexuation de la pudeur est indépendante de sa sexualisation :
L'éclat de rire (qui choquait chez une femme), les larmes (ridicules chez un homme) constituent bien une sexuation de la pudeur, même s'ils n'ont rien de sexuel. Redessinée par le multiculturalisme et par le déplacement des frontières de l'intimité, l'histoire de la pudeur est presque aussi riche durant ces vingt dernières années que pendant les vingt premiers siècles.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !