"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Rien ne va plus pour le commissaire Charitos.
Sa fille est prise en otage sur un bateau par de mystérieux terroristes. Un fou furieux lancé dans une croisade contre le monde de la publicité exécute ses vedettes une à une. La Grèce tremble, l'enquête piétine, le gouvernement s'agite. Charitos ne peut plus se fier qu'à son intuition : prise d'otages et meurtres en série seraient-ils liés ?
Pour le commissaire Charitos, l'avenir s'annonçait radieux. Après des années à se serrer la ceinture pour payer les études de sa fille, il assiste, fier et heureux, à sa soutenance de thèse. Mais tandis que, son diplôme de droit en poche, Katérina vogue vers la Crète avec son petit ami pour des vacances bien méritées, le bateau est détourné par des terroristes. Aussitôt, Charitos s'envole vers La Canée mais il est écarté de l'enquête et doit très vite retourner à Athènes où un mystérieux tueur s'en prend à des vedettes de spots publicitaires. D'abord enclin à croire à des meurtres homophobes, le commissaire va très vite découvrir que le mobile est tout autre. Il s'agit de détruire le monde de la publicité. Le coeur et la tête en Crète, Charitos cherche des liens entre les deux affaires.
On avait quitté la famille Charitos à la veille des Jeux olympiques de 2004, les revoilà après le grand évènement sportif. Le moment de grâce est passé, Athènes a retrouvé ses embouteillages légendaires et les infrastructures des jeux se dégradent tranquillement au soleil.
Si c'est toujours un plaisir de retrouver le commissaire, ses collègues, sa famille, l'enquête dans ce deuxième opus est un peu poussive et alambiquée. On a bien du mal à comprendre les élucubrations du tueur et les méandres du système audio-visuel grec. Le propos est donc difficile à suivre mais heureusement, le mal trouve ses racines dans le passé et l'auteur en profite pour évoquer l'histoire récente du pays. On apprend donc quelques éléments concernant la position grecque durant la deuxième guerre mondiale, la guerre civile (1946/1949) qui en découla et la dictature des colonels (1949/1967) qui la suivit. A travers son héros, MARKARIS touche aussi du doigt le dilemme du policier, fonctionnaire au service d'un Etat dont il n'approuve pas forcément les méthodes, problème particulièrement vif dans le cas d'une dictature. Charitos a servi durant la junte et se retrouve devant sa fille qui lui demande des comptes. Comment expliquer la violence ? La torture ? Comment se justifier pour ne pas perdre son amour ? Autant de sujets délicats habilement amenés et qui font tout l'intérêt de ce récit instructif et dépaysant. Et tant pis pour l'enquête proprement dite!
Dans ce roman, Petros Markaris développe une réflexion sur le rôle de la télévision et de la radio dans la société grecque... très intéressant.
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