"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Contemporain et ami de Max Weber, Ernst Troeltsch peut être considéré comme le Durkheim allemand. Son ouvrage principal, Les doctrines sociales des Églises chrétiennes, est un classique des études sociologiques, comme le présent ouvrage qui vient compléter le texte désormais connu de Max Weber sur l'éthique du protestantisme. Troeltsch relativise considérablement les thèses de Weber dans la mesure où il distingue deux époques de développement du protestantisme en même temps que les différences très profondes entre luthéranisme et calvinisme sont analysées à la lumière de leurs conséquences sociales, culturelles et politiques. En effet, on ne saurait ni parler du protestantisme en général sans commettre une sorte de contresens théologique et sociologique ni considérer que le protestantisme avait d'emblée pour projet de réformer une Église catholique dépassée par les progrès de la modernité. C'est d'ailleurs à la redéfinition de cette notion que les études ici rassemblées contribuent. Les rapports entre une formation religieuse et une infrastructure économique sont également pris en compte par l'auteur qui ne cesse de développer, parallèlement aux analyses factuelles, une réflexion plus philosophique sur la méthode de l'histoire et de la sociologie.
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