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D'une qualité et d'une beauté exceptionnelles, la statuette étudiée ici fait partie d'un groupe homogène de sculptures féminines communément appelées "princesses de Bactriane".
Ces oeuvres en pierre, créées entre 2301 et 1800 av. J-C en Asie centrale, furent longtemps assimilées à des représentations de l'aristocratie locale. Elles se distinguent en effet par un port majestueux, une coiffure complexe et un costume élaboré, autant d'indices d'appartenance à une caste élevée. Les recherches archéologiques de ces dernières trente-cinq années ont permis de dessiner avec une plus grande précision les contours d'une civilisation, dite de l'Oxus, dont le raffinement était jusque-là ignoré des savants, et dont ces statuettes seraient l'une des manifestations.
L'étude approfondie de l'exemplaire du Louvre, offert en 2003 au département des Antiquités orientales par la Société des Amis du Louvre, a permis d'avancer des hypothèses relatives à l'identité de cette oeuvre, ainsi que de l'ensemble statuaire auquel elle appartient.
Bactriane ? Encore une région d’Orient qui m’était complètement inconnue. Grâce aux premières pages de ce petit ouvrage, je sais maintenant qu’elle se trouve à la fois sur la Chine, l'Afghanistan, le Pakistan, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan et aussi en partie sur le Turkménistan, située entre les montagnes de l'Hindū-Kūsh et la rivière Amou-Daria. Et donc de là-bas, sont venues à travers les siècles un groupe de pièces jusqu’au Louvre. Appelées improprement « princesses », ces statuette de divinités féminines vêtues d'un kaunakès
sont de petite taille (entre 8 et 14 cm), bicolores (chlorite et calcite) et démontables. Elles présentent des traits communs ainsi que de nombreuses différences. L’auteure se pose la question de la provenance, des ateliers de sculpture, des personnalités qui les ont confectionné. Elle soulève également l’énigme de l’absence de pendants masculins. Puis elle se recentre sur une « Princesse de Bactriane » bien précise, celle entrée dans les collections du Louvre en février 2003. Et elle tente dans un dernier chapitre de dégager une ou des fonctions de ce type d’œuvre.
Les notes et la bibliographie, particulièrement bien fournies, permettront à tout curieux d’approfondir la question. La cahier d’illustrations est une fois de plus très complet.
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