"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Au début des années 2000 le Botswana est le pays du monde qui connaît le plus haut niveau de séroprévalence du VIH. Dans ce pays qualifié d'exception en Afrique, pour son développement économique et son régime démocratique, la politique d'accès aux médicaments est érigée en modèle de prise en charge de la maladie par les instances internationales.Produit d'une histoire dans laquelle le nationalisme et la bienfaisance ont imprégné la santé publique, la politique de soin à l'égard des malades du sida est devenue le symbole de la bienfaisance de l'État. Cette politique a été rendue possible par le soutien de l'industrie pharmaceutique, de la recherche biomédicale états-unienne et des fondations philanthropiques convergeant vers un pays qui offrait des opportunités et des garanties pour l'intervention biomédicale sur le sida.Dans sa définition et sa mise en oeuvre la politique de santé publique redéfinit les contours de la citoyenneté botswanaise en réaffirmant l'existence d'une communauté d'individus qui sont pris en charge, dont on prend soin. En même temps, prendre soin de sa population est une invitation à appréhender les modalités complexes par lesquelles la population est délimitée pour recevoir des médicaments et également étudiée par des dispositifs d'expérience et de savoirs (essais cliniques, projets de recherche) et des programmes philanthropiques et pharmaceutiques destinés à bénéficier à une population en particulier, dans un pays choisi.
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