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Poésie sacrée, pour retrouver la ferveur de Noël au creux de nos hivers, ce Polyptyque de Noël (dé)peint L'arche de Bethléem - le premier cercle - celui des animaux. Ce bestiaire merveilleux égaie la Nativité qui suit auprès des mages, des bergers qui entourent l'Enfant et sa Mère - le poète sait comme nul autre voir et restituer le Noël de Marie - avec Joseph qui veille. Puis, déjà, le reître et la garde. En Terre et Ciel se continuent ces retrouvailles de l'humanité avec son Dieu. Mais sur la neige immaculée le sang des Saints Innocents et les pas des mauvais bergers sont autant de signes annonciateurs du Golgotha. Le commentaire d'un poème clef apporte la dernière touche lumineuse au tableau. Au-delà de la genèse de cette oeuvre poétique si picturale c'est toute l'humanitéqui est invitée à se tourner aux côtés du poète vers la flamme immortelle de cette nuit de Noël en une ultime vision qui évoque un La Tour. Élisabeth Lassaigne dans l'Homme Nouveau n°1384 du 9 décembre 2006Le livre s'est constitué en l'espace d'une trentaine d'années, d'un Noël à l'autre, quand venait l'Avent. Au dernier pas, sa composition toute simple apparaît. Voici d'abord un cercle d'animaux, un Bestiaire, qui dit et chante la naissance du Sauveur, mais c'est toute la création, obscure et lumineuse, qui réclame la vie éternelle, comme chacun de nous. Puis viennent les mages, les bergers, autour de l'Enfant et de sa Mère, avec joseph. Viennent aussi les soldats d'Hérode. Dans la dernière partie du livre s'entend plus souvent la voix du poète lui-même, comme s'il déposait au bord de la crèche ses jours, sa vie. Le ton de ces poèmes, leur couleur, est plus tragique. Noël est aussi le Massacre des Innocents et la mémoire de la Crucifixion. A Bethléem, aujourd'hui, des enfants meurent sous le tir de soldats. Relisant des poèmes anciens, l'auteur n'y a rien changé : ils ne lui appartiennent plus ; leur forme, régulière ou non, est inaltérable. Et c'est l'un des caractères de cette poésie que de mêler la sûreté classique et une certaine claudication, le pair et l'impair, rime et prose. Poésie moderne ? Elle s'ajoute au vaste et profond trésor de tous les Noëls, anonymes, populaires. Et c'est la langue française qui chante ici Noël.
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