"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pour maints artistes et écrivains, l'enfance est une source première, que l'écriture autobiographique et l'autofiction peuvent tour à tour explorer. Walter Benjamin, Vladimir Nabokov et Nathalie Sarraute ont tous trois été enfants aux alentours de 1900, bien qu'aient été rédigées à des périodes différentes du XXe siècle ces pages souvent détachées de toute chronologie explicite et évoquant les territoires, les joies et les désarrois d'une jeunesse emportée par le courant de l'histoire. Ces textes présentent bien des analogies, autour d'une " éducation " sensible et intellectuelle infléchie par l'exil, tout en déclinant différemment ces thèmes communs.
Le statut de la mémoire et de l'expérience ou encore l'interaction entre " je narrant " et " je narré " reflètent des modes de pensée et d'écriture informés par un " destin " ultérieur de romancier et/ou d'essayiste. Mais ce corpus permet d'aborder bien d'autres questions encore, qu'il s'agisse du rôle de l'histoire ou de l'évocation, au centre ou à l'arrière-plan de ces récits d'enfance, de trois métropoles (Berlin, Saint-Pétersbourg, Paris) saisies, à l'instar de ces enfances elles-mêmes, en une période de métamorphose parfois douloureuse.
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