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Dix-sept poétesses ont composé en Occitanie médiévale entre 1170 et 1240 des pièces lyriques, des lettres et des débats. Pour autant nous ne détenons de cet âge d'or, antérieur à la Croisade des Albigeois, que des fragments épars, des pièces isolées, des capitales ornées et de rares notations musicales. Il est pourtant assuré que trobairitz et troubadours disposèrent d'un réseau d'échanges et mobilisèrent des jongleurs pour relayer leur production poétique sur de vastes territoires. Ce sont approximativement trente-quatre poèmes qui nous sont parvenus, soit 1,2 % de la lyrique occitane. Ces poétesses composèrent en langue d'oc, une langue de culture relativement homogène. Leur appartenance à la noblesse, leur éducation et la liberté probable dont elles jouissaient les y disposaient. On redécouvre aujourd'hui qu'elles furent considérées en leur temps, et par leurs pairs, comme des autrices à part entière, pratiquant des genres littéraires qui n'étaient pas mineurs. Aucun "genre des genres", selon l'expression de Christine Planté, n'est à déplorer les concernant, pas de territoire inférieur où l'écriture, parce que "féminine", se serait exercée en des formes littéraires basses et marginales. Elles embrassèrent ce qu'il y avait de mieux : cansos, tensos, sirventés et saluts.
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