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Phénoménologie et psychanalyse ; étranges relations

Couverture du livre « Phénoménologie et psychanalyse ; étranges relations » de Jean-Claude Beaune aux éditions Champ Vallon
Résumé:

Bien que contemporaines - les dates d'exercice intellectuel de leur maître respectif, husserl et freud, sont à peu près identiques - la phénoménologie et la psychanalyse ne se sont guère rencontrées.
Il y a certes quelques ponts éphémères, quelques velléités sans lendemain mais tout se passe... Voir plus

Bien que contemporaines - les dates d'exercice intellectuel de leur maître respectif, husserl et freud, sont à peu près identiques - la phénoménologie et la psychanalyse ne se sont guère rencontrées.
Il y a certes quelques ponts éphémères, quelques velléités sans lendemain mais tout se passe comme si elles s'ignoraient, se " tournaient le dos ". pourquoi en est-il ainsi - et d'abord en est-il vraiment ainsi ? telle est évidemment la première question que veut poser ce colloque - sans prétendre la résoudre sans doute mais en ménageant à sa formulation le maximum d'ouvertures possibles.
Or des dialogues, il y en a - même sournois ou sans espoir la philosophie, le théâtre de sartre ou de beckett pourraient en dire quelque chose.
L'homme en attente, l'individu nauséeux ont puisé dans l'angoisse husserlo-heideggérienne et celle-ci, on le sait, remonte bien à son tour sans doute aux difficultés que l'homme-esprit éprouve à s'accepter comme corps. c'est ce que la philosophie nous enseigne, que l'on soit cartésien, mécaniste au sens du xviiie siècle, romantique ou même nietzschéen : mais ce sont la philosophie du xxe siècle et les sciences humaines de cette époque qui récupèrent, à leur dépit parfois, cette destinée d'une vérité physique appliquée à l'homme qui s'écroule et d'une humanité balbutiante qui ne parvient pas à parler.
Au-delà des solutions esthétiques et hellénistiques que l'idéalisme s'est ménagées pour refuser de se voir malade, en deçà également des hésitations d'un mathématicien qui abandonne son art pour mieux comprendre sa vie, on distingue bien quelques velléités d'échange, en tout cas un pont élémentaire. husserl, freud et leurs écoles sont toujours à la pointe de l'actualité : la condition de l'homme moderne se nomme d'abord " angoisse " - les regards phénoménologique, médical, littéraire et autres pourraient-ils la conjurer ? c'est la seconde question et on ne peut sans doute que tracer quelques pistes pour la saisir un peu mieux.
Lorsque deux colosses refusent ainsi de se voir, ce n'est pas par hasard - c'est qu'ils sont aveugles ou que le labyrinthe est trop vaste pour eux.
Dans tous les cas, il nous appartient d'en tirer des conséquences pour nous-mêmes - et pour le monde. de retrouver dans ces démarches impitoyables une double image capable, par réaction ou différence, de nous rendre quelque rêve du retour aux " choses mêmes " : le sens de celles-ci que l'angoisse, le lapsus, l'autisme ont trop longtemps évacué.

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