Petite philosophie du surf

• Date de parution : 22/04/2005
• Editeur : Milan
• EAN : 9782745916808
• Série : (-)
• Support : Papier

• Nombre de pages : 90
• Collection : PAUSE PHILO
• Genre : Philosophie
• Thème : Dictionnaires et ouvrages généraux philosophiques
• Prix littéraire(s) : (-)

Dans l'esprit de Petite philosophie du tennis, de Petite philosophie du rugby et de Petite philosophie du joueur d'échecs, une autre « passion sport » vue sous l'angle philosophique pour un ouvrage qui tente de faire se rapprocher deux disciplines que rien ne semble unir. Et... Voir plus

Dans l'esprit de Petite philosophie du tennis, de Petite philosophie du rugby et de Petite philosophie du joueur d'échecs, une autre « passion sport » vue sous l'angle philosophique pour un ouvrage qui tente de faire se rapprocher deux disciplines que rien ne semble unir. Et pourtant...
Laissons l'auteur présenter les grandes lignes de sa Petite philosophie du surf :
« Je commencerai par avouer mon peu de goût pour le sport professionnel et mon peu d'estime pour les sportifs, état d'esprit, si j'en crois Gaston Bachelard, tout à fait nécessaire pour aborder un objet d'étude ou de réflexion. Mieux vaut, au départ, selon lui, une antipathie envers cet objet qui, à mesure qu'on l'observe, oblige à un dépassement vers une élaboration intellectuelle, qu'une sympathie qui englue l'esprit dans une complaisance affective. L'introduction se terminera par un autre aveu, à savoir que le surf est un sport qui, pratiqué en amateur, c'est-à-dire de manière hédoniste, comme un loisir, sans pressions sociales, a fini par me charmer pour des raisons effectivement philosophiques puisque j'y retrouve non des valeurs mais des saveurs de l'existence qui, pour moi, comptent :
- le temps de l'attente et celui de l'action au moment opportun "le kairos",
- l'imprévisibilité de l'événement "les vagues" et, dès lors, tant la nécessité de se résigner à le rater que la joie de coïncider avec lui, - la dimension de la solitude émerveillée et craintive dans un élément naturel indifférent à la subjectivité humaine ce que Kant appelle le « sublime », La houle vient de loin pour mourir par vagues sur le rivage. Un surfer, à plat ventre sur
sa planche, rame vers le large à sa rencontre et s¹apprête à accomplir une pantomime funèbre et gracieuse. Pour accompagner une vague jusqu'à sa disparition écumante, il exécutera sur son flanc des contorsions souples et rapides, ou alors il glissera sur elle, droit et hiératique.
On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, affirmait Héraclite pour évoquer à la fois la fugacité des instants de l'existence et la nécessité de n'en jamais négliger l'irréversible passage. Eût-il vécu au bord de l'océan, sur une plage hawaïenne, le vieux sage grec aurait eu cette parole : On ne surfe jamais deux fois la même vague. Qu'on y voie un sport ou un art, le surf est une métaphysique en acte. S'il n'appelle, à ce titre, aucun discours théorique, du moins peut-il inspirer quelques aphorismes.