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Peter Klasen acquiert son premier appareil photo dans les années soixante. Pour lui : «La photo, ce n'était pas une vocation. C'était une approche indispensable, nécessaire pour un premier filtrage par rapport à la réalité. Un bloc de notes rapides, un sketchbook.» Ses tableaux sont comme des collages où il confronte «la photo et sa réalité picturale face à face». Il utilise les images qu'il sélectionne dans la presse à grand tirage, les combine dans ses toiles avec les reprises peintes de ses photos-sources, découpe, juxtapose, cadre, ajoute des objets. Il dira: «J'ai toujours revendiqué cette idée de la première étape photographique vers un univers pictural, une transition, une transgression. C'est un langage, une oeuvre qui se constitue malgré moi. Je n'ai jamais revendiqué le statut de photographe, ce n'est pas mon identité, mais historiquement, comme pour d'autres artistes de ma génération, la photographie a pris sa place.» Extrait de l'avant-propos, Pascale Le Thorel Né à Lübeck, en Allemagne, en 1935, Peter Klasen vit et travaille à Paris depuis 1959.
Artiste engagé, révolté, ses oeuvres évoquent la société industrielle, un monde lisse où l'artiste joue de multiples signes et objets : beautés lointaines, inaccessibles, bouches sensuelles, murs de béton, objets de métal, ustensiles de cuisine, engins industriels, manettes, manomètres, disjoncteurs, ampèremètres, cadrans, volants, tuyaux, sigles et mots clés : «poison», «radioactif», «déchets», «corrosif». Artiste majeur du mouvement de la figuration narrative, Klasen représente aussi une conscience aiguë et exigeante de la vie contemporaine. Son oeuvre cristallise des inquiétudes, rassemble des symptômes, tout en provoquant la réflexion et libérant l'imaginaire. À la fois collages et trompe-l'oeil, ses créations s'inspirent de la réalité urbaine, de ses signes, de ses codes, de sa «froideur» et de sa «dureté». Ce qui fait l'originalité de Klasen, c'est l'intention qui anime son oeuvre et le matériau de prédilection qu'il s'est donné pour l'exprimer : le travail à partir de la photographie. Il veut en souligner l'ambivalence, les deux aspects à la fois inséparables et contraires : la fascination et la séduction qu'elle exerce par son efficacité, et les dangers évidents ou cachés qu'elle recèle.
Son travail a fait l'objet de plusieurs commandes publiques : fresque murale pour la station SNCF du musée d'Orsay (1987), fresques murales pour le Forum des Halles à Paris et la mairie de Lille (1988), sérigraphie pour le bicentenaire de la Révolution (1989).
Ses oeuvres ont été exposées dans le monde entier et figurent dans de nombreuses collections publiques et privées (Bibliothèque nationale à Paris, musée d'Art moderne de la Ville de Paris, centre Georges Pompidou, MOMA à New York, Museum moderner Kunst à Vienne, musée Boymans van Beuningen à Rotterdam...).
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