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Bien sûr, en un demi-siècle de politique, Jean Chrétien ne s'est pas fait que des amis. Toutefois, s'il est une qualité qui risque fort de faire l'unanimité à son sujet après la parution de ce livre, c'est son talent de raconteur.
En effet, tout en nous dévoilant les rouages de l'exercice du pouvoir à Ottawa, Jean Chrétien nous propose une galerie de portraits croqués sur le vif et de savoureuses anecdotes. Par exemple, il raconte comment, devant une bière, Tony Blair lui confie ses hésitations à se lancer dans la guerre en Irak, ou comment Conrad Black lui fait l'étonnante proposition d'accepter de siéger au Sénat comme libéral à condition de pouvoir garder sa citoyenneté canadienne tout en devenant lord britannique. Sur une note plus personnelle, Jean Chrétien raconte comment la présence d'esprit de sa femme, Aline, lui a permis d'échapper à un meurtrier qui s'était introduit une nuit au 24 Sussex, ou comment, un jour, en Angleterre, Bill Clinton et lui ont conspiré pour échapper à leurs gardes du corps, à la consternation générale.
Dans Passion politique, Jean Chrétien raconte, avec la complicité du journaliste Ron Graham et du romancier Daniel Poliquin, les dix ans qu'il a passés comme premier ministre du Canada. Au cours de cette décennie, il a remporté trois élections majoritaires à titre de chef du Parti libéral. En arrivant au pouvoir, il a trouvé un pays au bord du gouffre, aux prises avec une dette redoutable et engagé dans un bras de fer avec le Québec. Fidèle à sa réputation de bagarreur, il a réussi à éradiquer le déficit en quatre ans seulement, rempli les promesses sociales et économiques qu'il avait faites dans son Livre rouge et contribué à la mince victoire du Non au référendum. Il a empêché que le Canada soit entraîné dans la guerre en Irak, fait ratifier le protocole de Kyoto, dirigé de nombreuses missions à l'étranger d'Équipe Canada et participé à une myriade d'organisations internationales.
Pendant ce temps, son rival, Paul Martin, ministre des Finances, avait commencé à se bâtir une équipe pour prendre sa place à la première occasion. Les couteaux ont volé bas, et Jean Chrétien n'a pas quitté la vie politique de la façon dont on s'y attendait.
On retrouve dans ce livre le Jean Chrétien que tout le monde connaît : le politicien pragmatique, le Canadien farouchement attaché à l'unité de son pays. On découvre également un aspect de l'homme moins connu des siens : le médiateur des grandes rencontres internationales, l'ami de Bill Clinton, de Jacques Chirac. Mais, toujours, il étonne par l'acuité de son instinct politique et par sa capacité de parler droit du coeur.
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