"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Jeune trentenaire au bout du rouleau, Eliot Bellay débarque le jour de Noël en Thaïlande pour des vacances sac à dos. Destination idéale des routards, le « pays du sourire » a aussi une face sombre, celle du tourisme sexuel, de la drogue et de l'insécurité. Mais le Français n'a qu'une idée en tête : rallier Ko Adang, une île paradisiaque au sud du pays.
Il ne l'atteindra jamais.
Le bateau d'Eliot fait naufrage en mer d'Andaman et il trouve refuge avec d'autres rescapés sur une plate-forme pétrolière désaffectée, perdue loin des côtes.
En dehors d'Eliot, sept voyageurs ont survécu : un compatriote chef d'entreprise, une océanographe québécoise, un fêtard allemand, un retraité japonais, un sportif albanais et un duo de moines bouddhistes. Dans le groupe, la communication n'est pas toujours facile et la confrontation des caractères n'arrange rien. Peu importe. La survie s'organise et Eliot estime qu'ils n'ont pas à se plaindre malgré le milieu hostile.
À tort.
Une tempête tropicale est annoncée et, sans moyen de s'échapper, les naufragés sont contraints d'attendre qu'elle déferle sur l'îlot artificiel. Quand les morts et les incidents bizarres s'enchaînent, Eliot commence à se poser des questions. Et si ces évènements dramatiques n'étaient pas le fruit du hasard ? Le jeune homme a la sensation impalpable que les survivants ne sont pas seuls dans leur prison aquatique. La plate-forme serait-elle hantée ?
À mesure que la situation empire, Eliot en vient même à douter de sa propre santé mentale. Ce n'est que le début d'un cauchemar à l'issue duquel il découvrira une vérité plus terrifiante encore.
L’image qui nous vient bien souvent à l’esprit lorsque l’on évoque la Thaïlande est celle d’une destination touristique paradisiaque aux plages de sable blanc et aux lagons turquoise. Eliot Bellay, un trentenaire français employé en télécommunications ne fait pas exception à la règle : il souhaite y passer ses vacances pour se remettre en forme après une période difficile de sa vie. Pourtant, à peine est-il arrivé à destination que les malheurs s’enchaînent et, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, Eliot survit à un naufrage et se retrouve sur une plate-forme pétrolière perdue en mer d’Andaman. Avec sept autres survivants, il se voit obligé de se débrouiller dans ce lieu hostile où les événements étranges se succèdent avec une rapidité déconcertante.
Passager vers l’enfer est un premier roman qui fait de l’effet, et on voit que l’auteur sait de quoi il parle. Tout le monde a déjà entendu parler de la Thaïlande, mais on en connaît généralement surtout les clichés. Quelle désillusion de découvrir un côté plutôt sombre de cette société : de la pollution aux problèmes sociaux en passant par l’inefficacité de la police, l’image décrite n’est pas des plus flatteuses. Pourtant, on se sent happé par ce monde si différent du nôtre, dans lequel on survit comme on peut. Loin de se perdre dans les détails, Lionel Camy nous suggère les traits principaux de l’endroit, nous laissant ensuite le soin d’en faire nos propres déductions.
Rapidement, l’univers du roman se retrouve limité à un seul endroit : la plate-forme pétrolière sur laquelle Eliot a échoué avec ses compagnons de fortune. Un lieu restreint, parfait pour un huis-clos... mais qui se révèle finalement bien plus inquiétant qu’on ne pourrait le penser : des bâtiments désaffectés aux salles de production, tout est sinistre et dangereux. On dirait que la plate-forme est hostile et ne veut pas des naufragés... qui doivent, malgré leurs différences de culture, cohabiter pour survivre.
Les personnages, justement, sont un point central de l’intrigue. Pas facile de cohabiter quand on a des habitudes et des intérêts tout à fait différents. L’auteur nous offre un panorama de cultures très diversifié: deux moines thaïs, une océanographe canadienne, un jeune allemand, un footballer albanais, un chef d’entreprise français et un vieil homme japonais et Eliot... qui se retrouvent forcés de cohabiter pour survivre ; la barrière de la langue ne leur facilite pas la tâche. Bien que parfois un peu stéréotypés, les personnages sont intéressants. Certains sont plus développés que d’autres, en fonction des affinités d’Eliot avec eux. Charlène, la scientifique, est un choix particulièrement intéressant car elle permet à l’auteur de donner, de manière fluide et naturelle, des informations utiles sur le milieu dans lequel se déroule l’histoire.
L’intrigue est relativement simple, mais la tension augmente au fil des évènements. Tout paraît s’acharner contre les personnages... si bien qu’on en vient à se demander s’il n’y a pas quelque chose de plus que le manque de chance dont ils ont été victimes au début. Bien que les scènes tragiques s’enchaînent parfois un peu trop rapidement à mon goût pour être tout à fait réalistes, on se laisse entraîner par le mystère.
Ce n’est qu’à la fin qu’une clef nous est livrée... et encore, ce n’est pas une solution absolue, mais plutôt une suggestion qui laisse de nombreux détails inexpliqués. Au lecteur, ensuite, de faire preuve d’imagination pour expliquer le mystère de la plate-forme ! La résolution, mélangeant légendes thaïlandaises, histoires politiques et sociales, donne matière à réfléchir... Et bien qu’il manque quelques contrastes, c’est un premier roman prometteur qui nous emmène en terre inconnue.
Je remercie Pascal Galodé Éditeurs pour la confiance qui m’a été accordée et le forum A&M pour l’organisation de ce partenariat. Passager vers l’enfer est un bon roman qui m’a fait passer un moment très agréable... et qui pourrait même donner des cauchemars !
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