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Aucune métropole ne mérite plus que Paris le titre disputé de capitale de l'espionnage. Il y aurait sur les bords de Seine des dizaines de milliers d'espions des services du monde entier (la communauté du renseignement français pouvant être évaluée à 20 000 personnes). L'espionnage « moderne » commence véritablement avec la Première Guerre mondiale ; c'est à cette occasion que sont installées à Paris des bases secrètes de différentes puissances... qui ne seront pas ou pas totalement- démantelées la paix revenue. La présence en France d'un fort parti communiste, l'implication dans les guerres coloniales puis les processus de dégagement et de coopération avec le Tiers-Monde, l'activité diplomatique, l'accueil de structures internationales, la concentration d'activités industrielles de haute technologie, l'ouverture sur le monde... contribuent à faire de Paris une véritable plaque tournante.
Quartier par quartier, rue par rue, l'auteur propose un panorama des activités des services de l'ombre, du renseignement presque routinier aux coups les plus tordus. Chacun son secteur, où presque : le renseignement militaire se trouve très logiquement dans les parages du ministère de la Défense et des Invalides tandis que le SDECE (plus tard DGSE) a quitté l'ouest pour le 19e, les assassinats de militants palestiniens se produisent souvent au Quartier Latin, les Tigres tamouls sont aux abords de la gare du nord, la guerre des Balkans se prolonge dans le 11e, la guerre secrète des Chinois trouve des appuis dans le 13e... Dans cette géographie, 8e et 16e, arrondissements des ambassades, se taillent la part du lion, grouillant de barbouzes de toutes origines.
On retrouve ces agents partout dans Paris, au jardin du Luxembourg, au Crillon, à la crêperie de Plougastel, au deuxième étage de la Tour Eiffel, dans la salle des pas perdus de la gare Saint-Lazare, sur la tombe de Blanqui au Père Lachaise... utilisant des milliers d'adresses apparemment insignifiante comme autant de « boîtes aux lettres mortes » ou « d'appartements conspiratifs » ou de « rendez-vous secondaires ». Oui, Paris est vraiment un nid d'espions !
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