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Les techniques de parfumerie et les caractères politiques et sacrés des parfums sont nés en Mésopotamie et en Égypte à l'âge du Bronze. Les parfums, produits de luxe et marqueurs culturels participent aux grands échanges méditerranéens aux côtés des textiles, des métaux ou du vin. Ils accompagnent, dès le VIIIe siècle, l'installation des Grecs sur le pourtour méditerranéen avant de se démocratiser à l'époque hellénistique avec de nouvelles sources d'approvisionnement en matières premières ouvertes en partie par les conquêtes d'Alexandre. La paix romaine permet une nouvelle diffusion des parfums avec une gamme de plus en plus riche de techniques et de produits. Le parfum, s'il peut être familier, confectionné à partir d'essences locales, est aussi un produit rare, raffiné, précieux, lointain qui est tout à la fois un objet culturel et un produit économique. Utilisés par les hommes et les femmes, les parfums sont offerts aux dieux et aux défunts, les effluves formant un lien sensible entre le monde matériel et les autres mondes. Intégrés dans les cultes, dans les cérémonies publiques et dans les rituels funéraires, ils donnent à ceux qui les utilisent, vivants ou morts, cette odeur, cet aspect lumineux et charismatique si caractéristiques du divin. Ils offrent des sensations tactiles et olfactives tout autant que des projections imaginaires. Le pouvoir des odeurs est certes symbolique, mais il s'appuie aussi sur des combinaisons subtiles de senteurs, sur des contenants aux formes et aux matières spécifiques. L'ouvrage associe des historiens, des historiens de l'art, des philologues, des archéologues, des botanistes et des chimistes afin de multiplier les sources et de donner aux parfums et aux odeurs la cohérence nécessaire d'un objet de recherche. Pour cela cinq entrées ont été retenues : la matière du parfum, les odeurs du culte, le statut et le pouvoir des odeurs, les objets du parfum, et le parfum comme objet culturel et produit économique. Reste alors au lecteur à suivre ce sillage des odeurs parfumées qui conduit dans les contrées anciennes où " les parfums, thumiamata, étaient du cinnamome, de l'encens et du safran ; les fleurs, des narcisses, des roses et des myrtes ; l'exhalaison des fleurs rivalisait avec l'odeur des parfums qui brûlaient, le souffle qui montait dans l'air mélangeait l'odeur, et c'était un vent de délice " (Achille Tatius, Leucippé et Clitophon, II, 15).
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