"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Mon papa a la tartiflette. C'est pas le vrai nom de sa maladie, mais on a décidé de l'appeler comme ça, car dans la famille on adore manger !
Résumé : Ça s'est fait petit à petit. A présent, voilà, le papa d'Olivia est en bas, sans trop d'espoir que ça s'arrange. Atteint d'une maladie qu'il surnomme la tartiflette , il ne peut plus monter l'escalier de la maison. Le quotidien de toute la famille se réorganise autour de lui à mesure que son état s'aggrave. Pourtant, la vie doit continuer pour Olivia, entre fou-rires et larmes, auprès de sa maman, de son chat et surtout de son papa.
Un sujet difficile (la fin de vie d'un parent) abordé sans pathos à hauteur d'enfant : on rit et on pleure avec Olivia, en suivant son quotidien et celui de sa famille.
Dès 10 ans.
Prix Bermond-Boquié 2021
Ce petit roman jeunesse marqué à partir de 10 ans peut être découvert plus jeune en une lecture accompagnée si l’enfant est concernée tout comme il peut faire aussi être mis dans les mains des adultes pour casser un peu le validisme.
Il y a beaucoup de choses abordées dans ce texte et toujours avec un joli regard, celui d’Olivia, une enfant dont le papa cache une maladie dégénérative du moins au début de l’histoire. Ce roman permet de voir la vision d’un proche de malade qui n’est pas l’aidant à temps plein. On découvre le quotidien à travers les yeux d’une enfant tout en naïveté mais dans le bon sens du terme. Elle ose poser toutes ces interrogations sans filtre et sans arrière pensée. Ca donne un texte beau et abordable, tout en osant mettre le doigt sur les soucis qu’un adulte n’oserait probablement pas aborder ou du moins pas avec autant de douceur et d’absence de jugement. Je trouve que c’est un excellent moyen d’aborder le quotidien des proches tout en gardant un aspect qui ne sera pas misérabiliste au sujet du handicap. C’est agréable d’avoir tout ces sujets abordés sans tomber dans un apitoiement malaisant. Il y a tout dans ce roman, le changement dur à accepter, le fait qu’une enfant peut en avoir marre, être en colère, ne pas être d’accord avec l’évolution de la situation… car son papa, elle l’aime, ne veut pas le perdre et se sent impuissante quand ça se dégrade. Le message est important on fait ce qu’on peut avec les moyens du bord et des fois on craque, ça arrive c’est normal. Il y a aussi le rappel que l’on a le droit de continuer à rire, d’avoir de bonnes choses qui nous arrivent…
Le déroulement est très juste. Chaque étape est crédible.
La succession des premiers événements est intéressante et illustre le besoin de protection de la part des parents. Ils commencent par cacher les choses et ne l’annoncent qu’au moment où elle demande ce qui se cloche avec son père. J’aime les réactions successives qui la mette sur la voie : il a toujours des excuses, il l’a prend pour une idiote ou quoi, ça doit pas être ça car la situation dure, il doit y avoir un secret, elle va chercher les réponses.
Une autre chose importante, mise en avant ici, le fauteuil qui est souvent associé à un « c’est le début, de la fin, c’est nul » ici apparait comme une bonne chose car il fait regagner de l’autonomie, c’est une bouffée d’oxygène qui améliore la situation au moins temporairement.
Je donne quelque uns des autres sujets abordés et bien traités :
- le problème monétaire, non toutes les aides et besoins ne seront pas pris en charge, oui il vaut mieux être riche, oui c’est double peine si tu es pauvre on ose aborder le soucis de l’argent
- l’importance de différencier malade de maladie, avec la mise en place d’un surnom pour la maladie pour l’apprivoiser ce qui la rend plus réel et la distance de la personne
- toutes les petites choses évidentes qui ne le sont pas en fait largeur de porte, escalier…
- « vivement qu’il parte ça te libèrera » la phrase horrible et si fréquente que beaucoup trop de valides balance encore aux aidants
Le point de vue choisi est vraiment intelligent, ça rend l’histoire accessible aux plus jeunes, et on ose aborder beaucoup de choses importantes et souvent boudés des livres adultes.
Bonjour mes petits amis ! Aujourd'hui, je vous retrouve pour la chronique d'un tout petit livre au titre tout ce qu'il y a de plus intriguant, Papa est en bas. Intriguant en effet car cela rappelle la célèbre comptine qui a bercé nos dodos d'enfant sauf que dans le cas présent, papa n'a pas choisi la raison pour laquelle il doit rester en bas. Et si celui de cette histoire aime le chocolat et même tout ce qui se mange de façon générale, il n'est ici nullement question d'en préparer mais plutôt de survivre à l'indicible, l'inimaginable, tout en continuant de savourer les plaisirs simples du quotidien, vous vous en rendrez compte au fil de cette critique. Ce livre m'offrait aussi la fabuleuse occasion de retrouver la très belle plume de Sophie Adriansen, qui avait signé en tout début d'année 2018 l'inspirant et extrêmement touchant Lise et les Hirondelles. Je remercie donc infiniment les éditions Nathan pour cet adorable et bouleversant envoi et, sans plus tarder, place à mon avis sur cette nouvelle histoire de l'autrice !
Au fond, je n'aurais qu'une chose à dire sur ce livre, c'est qu'il est certes très court mais tout simplement bouleversant de justesse et de force brute. En outre, les trois personnages principaux de cette poignante histoire sont extrêmement attachants et profondément humains. On s'identifie aisément à eux malgré leur situation peu commune qui est celle de la formation d'un front commun contre une maladie grave et qui plus est orpheline, bien que des cas comme ceux-là soient bien plus fréquents qu'on ne pourrait le croire.
Pour parler plus en détails des protagonistes de cette tranche-de-vie parsemée d'une pléthore d'épreuves douloureuses et déchirantes qui peuvent sembler insurmontables à n'importe lequel d'entre nous mais que cette formidable famille surmonte avec aplomb ensemble, j'ai été notamment véritablement admirative face à la maturité exceptionnelle de la toute jeune héroïne qu'est Olivia, une collégienne remarquable d'intelligence et de lucidité concernant l'ironique cruauté de l'existence. Malgré le colossal poids de l'impuissance qu'elle doit déjà porter sur ses frêles épaules, elle fait preuve au fil des pages d'un optimisme incurable et d'un courage inébranlable qui m'a tout bonnement émue, au point que je suis ressortie de ma lecture comme en apnée. J'avais besoin de prendre une nouvelle inspiration pour encaisser le vibrant message que Papa est en bas véhicule, à savoir que rien n'est jamais acquis, même les choses les plus élémentaires, et qu'il est absolument essentiel de prendre conscience sans plus attendre de leur préciosité. Ce roman m'a également rappelé l'importance de la communication avec les autres, et ici plus particulièrement avec les êtres qui nous sont le plus chers. Dans le cas présent, les parents d'Olivia sont de véritables perles car non seulement ils font preuve d'une adorable sollicitude envers leur fille unique afin de la protéger de l'impitoyable mort qui peut survenir à chaque instant au sein de leur chaleureux foyer menacé, mais ils se montrent aussi tout ce qu'il y a de plus honnêtes avec elle afin qu'elle ne se voile pas la face et qu'elle tienne le coup lorsque l'instant fatidique aura in fine lieu. Ce que je retiens de plus marquant avec ce livre, ce sont les nombreux dialogues entre la fille et le père, qui subit directement la maladie, cette pourriture qui le ronge et le fait s'éteindre à petit feu malgré le nom si alléchant et merveilleux qu'ils lui ont donné. L'intrigue est rythmée par ces authentiques moments de complicité qui ne peuvent que nous toucher en plein cœur, impossible en effet de rester insensible. S'ajoute à cela un humour naturel et délicieux et un amour incommensurable pour la nourriture qui se ressent à chaque page qui se tourne, et vous comprendrez alors pourquoi Papa est en bas m'a autant parlé. Ce livre rassemble toutes les valeurs que je défends ardemment, tout ce(ux) que j'aime passionnément en un concentré de 128 pages à peine. Ce fut une expérience de lecture juste magique, éprouvante et instructrice aussi.
J'allais oublier de le mentionner mais cet ouvrage est également agrémenté d'illustrations qui à mon sens apportent un joli plus au récit, une simplicité, une douceur enfantine et attendrissante, désarmante qui permet d'alléger l'épouvantable tension engendrée par la fameux "tartiflette". De quoi avoir la réconfortante sensation d'être enveloppé dans un cocon en contemplant ces mignons petits dessins.
Je n'irai pas plus avant dans cette chronique afin de ne pas vous dévoiler l'intégralité du contenu de ce titre qui se dévore comme une bouchée de pain et dont le seul bémol par ailleurs est celui d'être bien trop rapide à parcourir à mon goût. On a à peine le temps de dire OUF ! que c'est déjà fini. Mais n'est pas là le propre de la vraie vie ? Vous avez quatre heures. Plus sérieusement, je conclurai en déclarant que la plume de l'autrice est toujours aussi sensible, au contact du réel, et qu'elle nous livre ici un roman sincère, émouvant, intense sur l'importance de profiter de chaque petit instant que nous offre l'existence, de se battre et de rester soudés en famille, entre amis, connectés avec l'humanité et ce jusqu'au bout pour ne pas oublier la beauté de ce monde et de nos souvenirs. Papa est en bas ou comment accueillir une invitée franchement indésirable avec panache et sans en perdre sa dignité. Une leçon de vie et de bravoure à garder religieusement dans nos cœurs et en mémoire. COUP DE CŒUR ♥
Un roman jeunesse bouleversant, très bien écrit, qui se lit d'une traite et dont on ne peut pas ressortir indemne. Olivia voit son papa se dégrader de jour en jour, et cette famille heureuse va désormais devoir vivre au rythme de la "tartiflette", le nom qu'ils ont donné à la maladie orpheline dont le papa est atteint. Traité avec beaucoup d'humour, de sensibilité et d'amour, chacun s'efforcera d'adoucir le quotidien, malgré des moments de révolte, et l'acceptation de l'issue inéluctable viendra renforcer les liens déjà existants.
Aujourd'hui en plus de vous donner mon avis sur un roman jeunesse je vais y glisser aussi du "perso".
Lorsque je lis un ouvrage jeunesse, et n'y voyez rien de péjoratif, je sais que la lecture ne sera pas longue puisque normalement les romans sont adaptés à un plus jeune lectorat que moi et j'espère donc lire plus vite qu'eux quand même.
Mais il arrive parfois que je lise des ouvrages jeunesse provoquant une immense résonnance car les auteurs jeunesse savent aussi très bien évoquer des sujets délicats et donc provoquer chez les jeunes comme les adultes des émotions fortes.
Papa est en bas fait partie de cette liste. C'est un roman où l'on découvre une jeune fille, Olivia, qui a tout pour vivre une belle vie jusqu'au jour où la tartiflette va investir sa maison bien plus que de raison.
La tartiflette c'est le nom que Olivia et sa famille ont préféré donner à cette maladie qui ronge son papa. Déjà ça permet de dédramatiser un peu le tout et ça permet aussi d'apprivoiser ce qui va arriver.
Olivia est une jeune fille courageuse et qui va beaucoup mûrir dans la période que nous traversons avec elle.
Une fois de plus, l'écriture de Sophie est totalement addictive. Elle sait manier avec brio les outils de la langue française permettant de faire passer des émotions aussi forte que le rire ou les larmes.
Je ne suis donc surement plus objective quant aux écrits de Sophie mais je m'en fiche. J'aime alors je le dis.
Et je voudrais profiter de cet avis pour passer un message. J'ai lu ce livre très rapidement et il s'est produit en moi un gros bouleversement. J'y ai vu non pas le papa de Olivia dans cette maison mais Louis, mon oncle… et j'y ai vu aussi toutes ces années où ma tante a fait pour lui; elle l'a aidé, soutenu et soigné du mieux qu'elle a pu et avec un médicament que personne d'autre qu'elle pouvait lui donner : l'amour !
J'ai été fortement émue, pour ne pas dire que j'ai pleuré… des souvenirs, des remords, des sentiments que l'on croit enfouis…
C'est un livre qui ne pèse pas lourd physiquement parlant mais émotionnellement il m'a donné une fois de plus un exemple de la fragilité de la vie et du courage qu'il faut pour la traverser parfois. Et il m'a aussi rappelé combien les aidants sont sous-estimés pour ce rôle qu'on n'a pas toujours envie d'assumer mais que l'on fait "naturellement" parce qu'il est synonyme de l'amour porté à son conjoint, son parent, son ami…
C'est un livre précieux et je remercie Sophie d'avoir écrit cet ouvrage pour la force qu'il transmet et pour le message qu'il permet de passer !
Olivia est une enfant et malgré son jeune âge elle comprend bien que quelque chose ne va pas chez son papa. Elle observe et se fait sa propre idée. « L’idée s’est transformée en révélation. De celles qui vous frappent et qui vous laissent à terre. Car c’est exactement ce qui s’est produit ce jour-là : cette révélation était si forte, si intense, si écrasante que j’ai senti mes jambes flageoler et que j’ai dû m’asseoir au sol. J’ai senti flageoler mes jambes à moi. Mais ce que je venais de réaliser concernait les jambes de papa. » Son papa est atteint d’une maladie orpheline qu’il a gaiement surnommée Tartiflette et face à laquelle il n’y a malheureusement aucune échappatoire. La vie de cette famille se réorganise autour de lui sans jamais perdre l’outil principal : l’humour. « -Ah non, excuse-moi. Tartiflette, c’est Tartiflette, une maladie qui a trouvé que j’étais tellement accueillant qu’elle a décidé de poser ses valises durablement… Tu connais mon charme légendaire ! Mais moi, je ne suis pas Tartiflette. Je suis Paul Rougemont, né dans l’Allier au siècle dernier, comptable de métier. »
Un roman jeunesse aussi précieux qu’une déclaration d’amour. Sophie Adriansen parvient à poser les bons mots pour traiter la maladie, le handicap et la fin de vie, sujets délicats chez les enfants. Et n’allez pas croire qu’il est triste oh non bien au contraire c’est drôle, léger, frais et plein d’humour. On rit, on pleure avec notre héroïne Olivia, ce petit bout plein de courage. Et puis, il témoigne sur l’importance du quotidien d’un malade. Pourquoi vouloir le rendre sombre et s’apitoyer sur son sort. Non il suffit de le colorer et de faire des derniers jours de vie le plus bel arc-en-ciel.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2018/10/04/36758559.html
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