"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Quatre-vingts ans de souvenirs, de rencontres, de voyages, d'initiatives, de résultats, de succès, de joies, de plein de petits plaisirs et de tout petits malheurs, de grands éblouissements.
La paléoanthropologie et l'archéologie ont le devoir scientifique et philosophique de reconstituer l'histoire de l'homme ; elles ont démontré que nos racines étaient animales, prouvé notre cousinage avec les grands singes, déclaré notre origine unique, tropicale et africaine, montré la logique de notre déploiement progressif à travers le monde, et expliqué comment conscience et connaissance ont peu à peu donné à ce drôle de petit mammifère que nous sommes des traits comportementaux que l'on n'avait pas encore vus poindre le long des 4 milliards d'années d'histoire de la vie et qui sont le libre arbitre et la liberté, la responsabilité et la dignité. » Y. C.
Au travers de ses propres Mémoires, et à la lumière des découvertes les plus fondamentales qui ont rythmé sa vie, ce sont, en quelque sorte, les Mémoires de l'humanité que nous restitue ici Yves Coppens, conjuguant le savoir du scientifique, son humanité et le talent de l'écrivain.
Yves Coppens est le découvreur mondialement connu de nombreux fossiles humains célèbres, dont Lucy. Il est paléontologue, professeur au Muséum national d'histoire naturelle, professeur au Collège de France, membre de l'Académie des sciences et de l'Académie de médecine. Il est l'auteur de Pré-ambules, Le Genou de Lucy, L'Histoire de l'homme, Pré-textes, Pré-ludes et Des pastilles de préhistoire, qui ont été de très grands succès.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2018/03/origines-de-lhomme-origines-dun-homme.html
"La paléoanthropologie et l’archéologie ont le devoir scientifique et philosophique de reconstituer l’histoire de l’homme."
Yves Coppens, 83 ans, archéologue et paléoanthropologue français de renommée mondiale à qui on doit la découverte de l'origine de l'Homme, nous offre ici ses mémoires divisées en trois grandes parties qui couvrent chacune vingt-cinq ans de sa vie. Yves Coppens précise d'emblée que ce livre de Mémoires ne porte que sur ses "passions devenues profession", il n'y parle ni de sa vie personnelle ni de sa famille.
Dans "La coupole de granit" qui parcourt les années 1934 à 1959 qui pourrait s'appeler "La Bretagne" il déclare avoir été frappé dès le plus jeune âge d'archéologite et d'exotite, "l'attrait de l'ailleurs et des gens d'ailleurs m'a envahi avant que ne s'empare de moi l'attrait de l'avant et des gens d'avant, sans pour autant que l'ailleurs ne me quitte" Cet amoureux de l'histoire, de la préhistoire et des livres, "chercheur d'os et de cailloux", a pratiqué la prospection archéologique dès le plus jeune âge dans sa Bretagne natale, a découvert une chambre funéraire sous un dolmen le jour de ses vingt ans, a disséqué des éléphants d'Asie et reconstitué des mammouths, il a même obtenu d'exposer un mammouth à la maison de la radio à l'occasion d'une exposition organisée pour le dixième anniversaire de la Fondation de la Vocation.
Dans "Le sable et la cendre" de 1960 à 1984 qui pourrait s'appeler "L'Afrique", après vingt-cinq ans passés en Bretagne puis à Paris, Yves Coppens part en Afrique en janvier 1960. En effet l'étude de fossiles de vertébrés en provenance du Tchad l'a mis en contact avec des géologues en Afrique. Avec une mission paléontologique au Tchad, commence ainsi sept ans de travail de recherche sur le terrain avec la découverte du Tchadanthropus, fragment crânio-facial qui suscite un intérêt dans le monde entier. Après le Tchad Yves Coppens passera onze ans en Éthiopie où, comme au Tchad, il participe à des expéditions internationales et découvre Lucy en 1974 "ce personnage désormais universel que le mythe a ravi à la science".
Cette période se termine par son "mouillage" à Paris quand il cumule trois "flèches à son arc" : une chaire d'anthropologie au Muséum national d'histoire naturelle obtenue en 1980, et une chaire de paléoanthropologie et de préhistoire au Collège France ainsi qu'un fauteuil à l'Académie des sciences (en 1983), saint des saints de la publication scientifique avant que ne prédominent les publications anglo-saxonnes.
Dans "Le savant dans la cité" de 1985 à aujourd'hui qui pourrait s'appeler "Paris" Yves Coppens nous relate une période de sa vie qui l'a mené en Asie, en Amérique, en Océanie et en Europe. Il évoque ces multiples pays un peu en vrac et se définit comme un TGV, un très grand voyageur. Il parle brièvement de la naissance de son fils alors qu'il avait soixante ans, le "chaînon manquant", sa "plus belle découverte", seul moment où il aborde sa vie personnelle. Pendant cette période, il préside la Commission de préparation de la Chartre de l'environnement qui entrera dans le préambule de la Constitution française en 2005, il préside la commission pour préparer un dossier pour l’inscription par l'UNESCO des mégalithes de Carnac et préside le comité scientifique de la grotte de Lascaux.
Il évoque les comités, commissions et conseils dont il a fait partie, il cite ses innombrables articles scientifiques, émissions de radio et de télé, cours et conférences, livres, expositions, participation à des films documentaires, prix et distinctions reçus ainsi que les espèces d'animaux auxquelles on été donnés son nom. Le tout dans une sorte de listing assez fastidieux.... Yves Coppens dit aimer les listes...
Il découpe ainsi son agenda : un tiers de recherche sur le terrain, un tiers de direction de recherche, un tiers de diffusion de la recherche, chacun de ces tiers prédominant plus ou moins selon les périodes de sa vie.
Yves Coppens agrémente son récit de photos et de dessins très intéressants et a eu la jolie idée de terminer chaque partie de ses Mémoires avec de brefs portraits de personnes admirées, c'est l'occasion pour lui de rendre hommage à certains de ses professeurs, à certains de ses maîtres dans sa spécialité, à Marcel-Bleustein-Blanchet, à la Reine d’Angleterre... mais aussi à des amis ou collègues.
Cette lecture sort de mes lectures habituelles, je n'aurai certainement pas lu ces Mémoires sans le prix France Télévisions
J'ai trouvé les Mémoires de ce passionné d'archéologie, de préhistoire d'un intérêt assez inégal. La première partie m'a plutôt ennuyée car j'ai trouvé qu'il parsemait son récit de résultats scientifiques trop détaillés, trop chiffrés qui n'intéresseront que les passionnés d'archéologie. Quant à la dernière partie, quelques passages m'ont intéressée mais le catalogage exhaustif de ses innombrables activités dont je n'ai pas bien vu l'intérêt a pris trop de place dans cette partie de sa vie où la recherche de terrain était nettement moins importante.
Par contre, j'ai beaucoup aimé le récit de la période de sa vie qui se situe en Afrique, le récit de ses découvertes (même si le passage sur la découverte de Lucy est à mon goût beaucoup trop bref), les anecdotes qui parsèment son récit, les passages sur la logistique et l'intendance lors de ses expéditions africaines, sa passion pour l'Afrique transpire à chaque page.
Quant à l'homme qui apparaît derrière ce récit, je l'ai trouvé sympathique, plein d'humour, humble et honnête même si j'ai été étonnée qu'il taise les inévitables rivalités, luttes de pouvoir lors de découvertes majeures dont il a dû être parfois le témoin.
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