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L'Âme des Guerriers (1990) d'Alan Duff a profondément marqué l'histoire littéraire, culturelle et socio-politique d'Aotearoa-Nouvelle-Zélande. Dépeignant les Maori comme naturellement enclins à la violence, le roman cautionne les poncifs orientalistes et abonde dans diverses formes du discours colonial telles qu'essentialisme, victim blaming et assimilationnisme. Cependant, le texte est aussi le terrain de tensions sémiotiques, entre auteur modèle et auteur liminal, entre métonymie et métaphore. L'analyse des stratégies narratives fait sourdre une dénonciation postcoloniale du rapport pouvoir-savoir, et revisite Histoire et récits fondateurs néo-zélandais. Imposant une langue de la minorité opprimée, L'Âme des Guerriers s'inscrit parmi les chefs-d'oeuvre de la littérature anglophone postcoloniale.
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