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Poésie rafraîchissante de profondeur et de simplicité. Son lyrisme contenu est une célébration constante de la beauté du monde. Célébration en quête d´une sagesse enracinée dans l´inédit du moment présent et le désir de s´unir au Tout. C´est pourquoi l´oeuvre qu´on va lire, en plus du plaisir et de l´enrichissement humain qu´elle procure, apparaît aujourd´hui comme un remède tant aux excès du romantisme dont nous continuons de subir les effets, qu´à ceux du prosaïsme ambiant dont le cynisme et le nihilisme déprécient tout ce qui ressemble de près ou de loin à un élan du coeur.
Je ne connaissais pas Sara Teasdale, qui a marqué la poésie américaine du début du XXe siècle. Cette anthologie des éditions La part commune, permet, à travers un large choix de 60 poèmes bilingues, de la découvrir. Ils vont de1907, année de parution de son premier recueil, jusqu’à 1933, date de son suicide.
Dans la préface, Alain Sainte-Marie, son traducteur, dit de sa poésie « qu’elle est rafraichissante de profondeur et de sincérité. »
Dès le début de ma lecture, j’ai été frappée par cet élan amoureux, vivant, et ce naturel pour évoquer l’amour :
« J’ai cueilli un perce-neige au printemps
Et l’ai serré trop fort dans ma main ;
La chaleur a meurtri cet être délicat,
J’ai eu du chagrin de le voir flétrir
J’ai offert à mon amour un rouge pavot,
Que j’ai posé sur son cœur froid comme neige :
Mais cette fleur exige un terreau plus chaud,
Nous avons pleuré la mort du coquelicot. »
La nature et ses beautés fragiles sont très présentes dans son œuvre. Elle vient en contrepoint du sentiment amoureux.
« Viens, quand la pâle lune ondoie comme un pétale
Dans le demi-jour nacré du printemps ;
Viens, les bras grands ouverts, me prendre
Viens accrocher à ma bouche un baiser. »
Mais l’amour est parfois souffrance, avec son cortège de désillusions et de mélancolie qu’elle sait nous transmet avec une sobriété émouvante
« Tu fus le vent et moi la mer ;
Mais l’éclat a disparu,
Et je me languis autant que la mare
Près du rivage. »
Sara Teasdal évoque l’élan de la vie ainsi que la vieillesse, et c’est dit avec simplicité et avec une grande lucidité
« Quand j’aurai regardé la Vie en face,
Désormais apaisée et très froidement sage,
La Vie m’aura donné la Vérité
Et pris en échange ma jeunesse. »
Après la célébration de l’amour, c’est la mort qui vient hanter ses poèmes, comme une prédiction de sa fin prématurée à 39 ans.
« Quand je mourrai, rappelez-moi
Que j’ai aimé les bourrasques de neige
Même si elles piquaient comme des fouets ; »
Elle parle de sa solitude et ses poèmes se teintent de mélancolie.
« Recroquevillés sur un vieux feu qui s’éteint,
Nous n’attendons plus rien. »
Peu à peu la tristesse et les idées noires vont l’habiter, jusqu’à son suicide.
« Je verrai le repos où les étoiles veillent… »
Une poésie qui touche par sa beauté simple et sa liberté de ton.
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